T 0001 - Tora pour dimanche : versets 1.1 à 1.6
Traduction de la Tora du jour incluant des commentaires de Rachi.
La Création du monde : Jour 1 : La lumière
1. Au commencement D.ieu [Elohim] créa le ciel et la terre.
2. Or, la terre n’était que solitude et chaos ; des ténèbres couvraient la face de l’abîme, et le souffle de D.ieu planait sur la face des eaux.
3. D.ieu dit : «Que la lumière soit ! » Et la lumière fut.
4. D.ieu considéra que la lumière était bonne, et Il sépara la lumière des ténèbres.
5. D.ieu appela la lumière « jour », et les ténèbres Il les appela « nuit ». Il y eut le soir, il y eut le matin – jour un.
6. D.ieu dit : « Que soit un espace au milieu des eaux, et qu’il forme une barrière entre les unes et les autres.
Commentaire de Rachi sur le verset 1.1 accompagné d’explications
On constate que la Tora dit ici : « D.ieu (ELOHIM) créa » et non « L’Eternel (HACHEM) créa ». Au début, précise Rachi, D.ieu a pensé créer le monde selon le principe de la justice, évoqué par le nom ELOHIM. Mais sachant que le monde ne pourrait subsister de la sorte, Il donna préséance à la miséricorde, évoquée par le nom HACHEM, et l’associa à la justice ».
Au sens littéral, ce midrach rapporté par Rachi, laisse entendre que, à l’instar d’un créateur de chair et de sang, le Maître de l’univers a dû réviser ses plans après avoir « compris » qu’ils n’étaient pas réalistes – ce qui est bien sûr inconcevable !
En fait, expliquent les commentateurs (dont le Gaone de Vilna sur Michlè 9,10), dans les textes sacrés, « le début » désigne souvent l’objectif final visé par une acte, comme le dit Rabbi Chélomo Alkabets*, l’auteur du Lékha Dodi, le fameux poème liturgique chanté à l’office du vendredi soir : « La finalité d’une action est pensée au début ». En révélant que D.ieu a eu l’intention de créer le monde selon le principe de justice, le midrach nous enseigne que tel est, en fait ; le but ultime de la Création : parvenir au stade où tous les êtres humains auront droit à l’existence même selon les critères rigides de la justice. Pour le moment, seuls les Justes peuvent réaliser et accepter ce projet – ce qui peut expliquer les souffrances endurées ici-bas par bon nombre d’entre eux, sans récrimination de leur part contre la justice divine. En attendant que le monde entier atteigne ce haut niveau spirituel, il faut associer la miséricorde à la justice (voir aussi « Les secrets de la Création » du Rav Shaoul David Botchko).
Commentaire sur le verset 1.4, tiré de Rachi : Ayant vu que les méchants ne mériteraient pas de profiter de la lumière originelle, D.ieu la mit en réserve pour les justes aux temps futurs.
Si la lumière était bonne, demande Chem Michemouel*, pourquoi le D.ieu de toute bonté l’a-t-Il cachée à cause des méchants ? En vérité, dit-il, c’était une lumière et une énergie spirituelles « qui permettait de voir d’un bout à l’autre du monde », une immense capacité d’amour qui incitait l’homme à s’attacher entièrement à son Créateur. Il a fallu la cacher, car les méchants l’auraient utilisée pour des amours interdits et la débauche se serait répandue dans le monde. .
En vérité, explique Déguel Ma’hané Ephraïm*, D.ieu a caché cette lumière originelle dans la Tora si bien que celui qui étudie les textes sacrés peuvent la trouver et en bénéficier !
Commentaire sur le verset 1.5, tiré de Rachi : Par la suite, la Tora emploie l’expression « deuxième jour », « troisième jour »… Ici, note Rachi, il est écrit : « Jour un » – et non « premier jour » – pour rappeler qu’à ce moment-là D.ieu était tout seul dans le monde.
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