0292 - Michna pour dimanche :
traité Bérakhote, Chapitre 7
L’obligation du Zimoun*
(1) Introduction : A la fin d’un repas partagé, par trois convives au moins, il faut procéder au Zimoun, c’est-à-dire que l’un d’entre eux doit « inviter » les deux autres à réciter la prière prévue à la fin du repas (Birkate Hamazone*).
(2) Les questions abordées dans le chapitre 7 :
Première michna : Peut on associer au Zimoun une personne ayant consommé des produits agricoles dont les prélèvements rituels n’ont pas été effectués ?
Deuxième michna : Qu’en est il des femmes, et des enfants ? Quelle est la quantité de nourriture requise pour participer au Zimoun ?
Troisième michna : Comment se déroule le Zimoun ? Quels sont les textes à réciter en fonction du nombre de participants ?
Quatrième michna : Dans quelles conditions des convives peuvent-ils se diviser en deux groupes pour la Birkate Hamazone et le Zimoun ?
Cinquième michna : Dans quelles conditions deux groupes de convives peuvent-ils s’associer pour le Zimoun ?
Peut-on réciter la bénédiction sur vin pur, qui est très fort ?
(3) Exposé du Chapitre 7 du traité Bérakhote,
Première michna : Celui qui a consommé un aliment interdit ne peut s’associer au Zimoun. Par mesure de sévérité, les Sages ont demandé de prendre la dîme sur les produits agricoles achetés à une personne du commun, suspectée de négliger parfois ce prélèvement. Néanmoins, la michna précise ici que celui qui a consommé l’un de ces produits peut s’associer au Zimoun : les Sages lui ont donné le bénéfice du doute, parce que la plupart des personnes du commun prélèvent la dîme correctement,
Normalement, avant de consommer un produit agricole, il faut donner la Térouma* (Térouma guédola) à un Cohen et la dîme (Ma’assèr*) à un Lévi qui, lui-même, en prélève un dixième (Téroumate Ma’assèr). Cependant, si le Lévi a pris la dîme qui lui revenait avant que la récolte ait été mise en tas, on est dispensé de donner la Térouma guédola. Dans ce cas, celui qui a consommé la dîme dont on a prélevé la Téroumate Ma’assèr peut s’associer au Zimoun, même si la Térouma guédola n’a pas été donnée au Cohen (puisque ce n’était pas nécessaire).
A part la Térouma, le Ma’assèr et la Téroumate Ma’assèr, il faut prélever aussi la seconde dîme (Ma’assèr chèni*) qui doit être consommée à Jérusalem.
Celui qui ne peut se rendre avec cette seconde dîme à Jérusalem la rachète en ajoutant un cinquième de sa valeur et, à l’occasion, il dépense sa contre-valeur en nourriture dans la Ville sainte. Notre michna précise que celui qui a mangé, après leur rachat, la seconde dîme ou toute autre nourriture consacrée au Temple (Hekdech), peut s’associer au Zimoun, même si le supplément d’un cinquième n’a pas été payé.
Celui qui sert les autres convives (Chamach) peut aussi s’associer au Zimoun, bien qu’il n’ait pas une place fixe à la table.
Un homme issu des Samaritains (Kouti), convertis au judaïsme par peur des lions qui les ont attaqués (voir II Mélakhim chap. 17), peut s’associer au Zimoun, bien que des doutes pèsent sur la validité de leur conversion.
En revanche, celui qui a mangé des produits agricoles Tével*, dont les Téroumote et les dîmes n’ont pas été prélevées, et celui qui a consommé la seconde dîme ou une nourriture Hekdech avant leur rachat, ainsi que le Chamach ou tout convive ayant mangé moins qu’un Kazayit* (30 gr.), ne peuvent être associés au Zimoun.((>))
Deuxième michna
Quand des hommes procèdent au Zimoun, des femmes, des « esclaves cananéens », et des mineurs ne peuvent s’y associer.
Quelle quantité de nourriture faut-il manger pour s’associer au Zimoun ? Un Kazayit, d’après un premier maître, anonyme (dont l’avis a déjà été mentionné dans la première michna), et un Kabètsa *(45 à 57,6 gr.) selon Rabbi Yéhouda.
Troisième michna : Comment se déroule le Zimoun ?
- En présence de trois convives, l’un d’entre eux lance l’invitation à réciter la Birkate Hamazone* en disant : Névarekh (« Bénissons »). Quand ils sont trois à part lui, il dit : Barékhou « Bénissez »).
- A dix, il dit : Névarekh LéElohènou… (« Bénissons notre D.ieu… »). S’ils sont dix à part lui, il dit : Barékhou Elohènou …
. D’après Rabbi ‘Akiva, la formule reste toujours la même quel que soit le nombre des convives, comme à la synagogue où l’on dit toujours Barékhou que l’assistance soit nombreuse ou peu importante.
. Selon Rabbi Yossè le Galiléen, la formule varie selon le nombre des participants:
- à cent, il faut dire : Névarekh la-Ado-naï Elohènou… (« Bénissons l’Eternel notre D.ieu…) ; à cent un, Barékhou Elohènou…;
- à mille, Névarekh la-Ado-naï Elohènou Elohè Israël… (« Bénissons l’Eternel notre D.ieu, le D.ieu d’Israël… »), et à mille un, Barékhou Elohènou…;
- à dix mille, Névarekh la-Ado-naï Elohènou Elohè Israël, Elohè Hatsébaote yochèv Hakérouvim ‘al Hamazone Chéakhalnou (« Bénissons l’Eternel notre D.ieu, le D.ieu d’Israël, le D.ieu des Armées, qui réside sur les chérubins, pour la nourriture que nous avons consommée ») ; et à dix-mille un, Barékhou Elohènou…
Les autres convives lui répondent en utilisant, chaque fois, la formule correspondante. Par exemple, s’ils sont dix mille, ils disent : Baroukh Ado-naï Elohènou Elohè Israël, Elohè Hatsébaote Yochèv Hakérouvim ‘al Hamazone Chéakhalnou (« Béni soit l’Eternel notre D.ieu, le D.ieu d’Israël, le D.ieu des Armées, qui réside sur les chérubins, pour la nourriture que nous avons consommée »).
Rabbi Yichma’el convient avec Rabbi ‘Akiva qu’il faut conserver toujours la même formule. Cependant, à la synagogue, il recommande à l’officiant de dire : Barékhou èt Ado-naï Hamévorakh (« Bénissez l’Eternel qui est béni »). En ajoutant « qui est béni », l’officiant s’inclut parmi ceux qui rendent hommage à D.ieu.
Quatrième michna
Trois, quatre ou cinq convives n’ont pas le droit de se diviser en deux groupes et de réciter la Birkate Hamazone sans Zimoun. En revanche, de six à neuf, ils peuvent se diviser en deux groupes qui procéderont séparément au Zimoun. De dix à moins de vingt, ils n’ont pas le droit de se diviser en deux groupes, car à moins de dix ils ne pourront pas mentionner le nom de D.ieu dans le Zimoun.
Cinquième michna
Quand deux groupes de convives mangent dans la même maison, ils ne peuvent s’associer pour le Zimoun que s’ils se voient les uns les autres ; autrement, chaque groupe doit dire le Zimoun séparément.
Rabbi Eli’ézer défend de réciter la bénédiction Borè Péri Haguéfène sur le vin avant d’y avoir ajouté de l’eau pour qu’il ne soit pas trop fort, mais les autres Sages le permettent.
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