Première michna : Il est une grande règle au sujet du Chabat :
Celui qui oublie le principe même de la Mitsva du Chabat, et effectue des travaux interdits plusieurs Chabatote de suite, ne doit apporter qu’un seul sacrifice expiatoire, puisque ses transgressions sont la conséquence d’un seul oubli.
S’il se rappelle la Mitsva du Chabat et effectue des travaux interdits plusieurs Chabatote de suite, en oubliant, chaque fois, que ce jour est un Chabat, il doit apporter un sacrifice expiatoire pour chaque Chabat oublié.
S’il sait que ce jour est un Chabat et il effectue, par ignorance, un travail appartenant à l’une des trente-neuf catégories (énumérées dans la deuxième michna), doit apporter un sacrifice expiatoire pour chaque travail.
S’il a fait plusieurs travaux appartenant à la même catégorie, il n’apporte qu’un seul sacrifice expiatoire.
Deuxième michna
Les trente-neuf catégories de travaux interdits le Chabat sont :
semer, labourer, moissonner, mettre en gerbes, battre le blé, vanner, trier, moudre, tamiser, pétrir, cuire, tondre, blanchir, carder, teindre, filer, ourdir, faire deux boucles de tissage, tisser deux fils, défaire deux fils (de la chaîne ou de la trame), faire un nœud, dénouer, coudre deux points, déchirer pour recoudre deux points, chasser un cerf (ou tout autre animal), l’égorger, le dépouiller, le saler, tanner sa peau, la rendre lisse, la découper, écrire deux lettres, effacer pour écrire deux lettres, bâtir, démolir, éteindre, allumer, donner un [dernier] coup de marteau (pour finir la fabrication d’un objet) et porter d’un domaine à l’autre.
Troisième michna
Après avoir mentionné les trente-neuf catégories de travaux interdits, on revient – comme dans la première michna du traité – à la dernière de la liste pour établir une autre règle importante : un sacrifice expiatoire doit être apporté par celui qui, par ignorance ou par mégarde, a transporté, le Chabat, d’un domaine privé au domaine public ce qu’on a l’habitude de conserver en telle quantité (la Quatrième michna va donner des exemples). Quand il s’agit d’une chose qu’on n’a pas l’habitude de conserver, seul celui qui l’a conservée est passible d’un sacrifice expiatoire pour l’avoir transportée d’un domaine à l’autre.
Quatrième michna
Par exemple, on devra apporter un sacrifice expiatoire pour le transport d’une quantité de paille pouvant remplir la gueule d’une vache, des écorces de légumes secs de la contenance d’une gueule de chameau, des épis de la contenance d’une gueule de mouton, des herbes de la contenance d’une gueule de chevreau, des feuilles d’ail ou d’oignon, soit vertes du volume d’une figue, soit sèches de la contenance d’une gueule de chevreau ; ces quantités ne s’associent pas puisque les mesures sont inégales.
Il est défendu sous peine de sacrifice expiatoire de transporter une ou différentes sortes de comestibles du volume d’une figue, car elles s’associent pour la transgression. A l’exception, précise un premier maître, anonyme, des écorces, des pépins, de la queue des fruits, et du son fin ou gros, qui ne sont pas consommés par les hommes. Pour Rabbi Yéhouda, la pelure qui mûrit avec les lentilles est comestible, comme elles.