H 0327 – Halakha pour jeudi
Rambam Hilkhote Talmoud Tora, de 3.11 à 3.13
#81 #80Traduction incluant des éclaircissements tirés du Pérouch La‘Am*
Il faut peiner pour acquérir et conserver la Sagesse de la Tora
1. (3.11) C’est une grande qualité de subvenir à sa propre subsistance, à l’exemple des anciens hommes pieux. De la sorte, on acquiert tous les honneurs et les bienfaits dans ce monde et le monde futur, comme il est dit (Téhilim 128,3) : « Quand tu te nourriras du labeur de tes mains, tu seras heureux et ce sera bien pour toi » – « tu seras heureux » dans ce monde, « et ce sera bien pour toi » dans le monde futur.
2. (3.12) Les paroles de la Tora ne subsistent pas chez celui qui se montre négligent à leur égard, ni chez ceux qui les apprennent en menant une vie de délices, en s’adonnant à la bonne chère et à la boisson, mais uniquement chez celui qui se tue pour elles, qui laisse sans cesse son corps en manque, qui n’accorde pas de sommeil à ses yeux ni de repos à ses paupières. Suivant une allusion perçue dans le verset (Bamidbar 19,14) : « Voici la loi : Quand un homme mourra dans la tente », les Sages ont déclaré : « La Tora ne subsiste que chez celui qui se tue dans les tentes de la Sagesse ». De même, Chélomo a dit, dans sa Sagesse (Michlè 24,10) : « Si tu faiblis au jour de la détresse, c’est que ton courage a l’haleine courte ». Et il a dit aussi (Kohélète 2,9) : « Même (af) ma Sagesse me resta » – et ce verset peut se comprendre ainsi : « C’est ma Sagesse acquise alors que j’étais en butte à la colère (af) de D.ieu ou de mon maître qui m’est restée ». Les Sages ont déclaré trois choses :
a) Suivant un pacte établi entre D.ieu et les Enfants d’Israël, celui qui peine dans la Tora à la synagogue n’oubliera pas rapidement ce qu’il a appris.
(b) Qui peine dans son étude en privé devient plus sage, car il est dit (Michlè 11,2) : « La Sagesse est avec ceux qui sont discrets ».
(c) Qui étudie à haute voix retient bien ce qu’il a appris, alors que celui qui lit à voix basse oublie vite.
3. (3.13) Même si on doit étudier jour et nuit, la plus grande partie de la Sagesse s’acquiert la nuit. Par conséquent, celui qui veut avoir droit à la couronne de la Tora fera attention à toutes ses nuits et n’en perdra pas une seule en dormant, en mangeant, en buvant, en parlant ou en se livrant à toute autre activité de ce genre ; il les consacrera toutes à l’étude de la Tora et aux paroles de Sagesse. Les Sages ont déclaré : « Le chant de la Tora n’existe que pendant la nuit, comme il est dit (Eikha 2,19) : « Lève-toi, chante pendant la nuit ». Un fil de grâce est tendu sur celui qui étudie la Tora pendant la nuit, comme il est dit (Téhilim 42,9) : « L’Eternel mande sa grâce durant le jour, et la nuit Son chant me tient compagnie ». Toute maison où l’on n’entend pas de paroles de Tora pendant la nuit sera consumée par le feu de la géhenne, comme il est dit (Iyov 20,26) : « Tous les noirs désastres menacent les trésors qu’il a amassés ; un feu que personne n’a attisé le consume et dévore tout ce qui est resté dans sa demeure » ; ce verset fait allusion au feu de la géhenne qui n’a pas besoin d’être attisé.
Le verset (Bamidbar 15,31) : « Car il a méprisé la parole de l’Eternel » s’applique à celui qui n’accorde aucune attention aux paroles de la Tora. De même, celui qui n’étudie pas la Tora alors qu’il a la possibilité de le faire ou qui abandonne l’étude de la Tora écrite et orale pour les vanités de ce monde et délaisse ses enseignements fait partie de ceux qui méprisent la parole de l’Eternel.
Les Sages ont déclaré dans les Pirkè Avote : « Qui néglige la Tora dans la richesse finira par la négliger dans la misère, et qui l’observe dans la misère finira par l’observer dans la richesse ». Cette idée apparaît explicitement dans la Tora. En effet, il est dit (Dévarim 28,47-48) : Les malédictions t’atteindront « parce que tu n’auras pas servi l’Eternel, ton D.ieu, avec joie et contentement de cœur, au sein de l’abondance. Tu serviras tes ennemis… ». Et il est dit ailleurs (ibid. 8,16) : L’Eternel t’a nourri dans le désert « pour te mettre à l’épreuve (et voir si tu étudies la Tora dans la détresse)… pour te rendre heureux à la fin. »
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