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Origine et évolution du  ‘HOK-LE-ISRAEL  par le Rabbin Claude Sultan

1 Introduction 

Le HOK-LE-ISRAEL  se présente comme une anthologie de textes du Tanakh (la Bible), de la Michna, de la Guemara, du Zohar, de la littérature halakhique (lois et dinims) et de la littérature éthique (Moussar). L'ordonnancement de cet ensemble de textes reste mystérieux et ne nous a pas encore décelé son  secret.  C’est à dire que, que nous ne connaissons pas les raisons profondes qui ont conduit au choix des textes qui le composent. A notre connaissance, aucune étude autorisée dans ce sens n’a été encore entreprise, qui se serait donné pour but, de trouver une signification  à  l’architecture de cet ensemble, à ses buts, à ses choix, aux liens éventuels qui donneraient une unité de sens, ou d’objectifs à l’enchaînement de ses composantes. 

La paternité de la constitution de  cette anthologie est attribuée au Ari Zal : Rabbi Yts’hak Louria Ashkenazi, le Saint (1534-1572) , dont l'enseignement est mis en forme par son disciple le plus fidèle Rabbi Hayim Vittal (1542-1620). Il   s’agit là de deux principales figures de la Kabale lourianique qui allait au sein de l'Ecole de Safed (XVIe siècle) bouleverser définitivement l’approche juive de la littérature Kabbalistique. La mise en forme de la première recension du HOK-LE-ISRAEL  sera accomplie par le Kabbaliste Rabbi Yits’hak Baruch. Cette première anthologie  composée uniquement de textes du Tanakh, de la Michna, Guemara et Zohar sera complétée par le Rav ‘Hida l’éminent Kabbaliste Rabbi Hayim David Azoulay (1724-1806) qui y ajoutera une étude quotidienne de Halakha pessouka et une autre tirée de la littérature éthique (Moussar). Ce rajout au HOK-LE-ISRAEL  prendra le nom de Yossef-Lé’hok.

2 Le HOK-LE-ISRAEL, une nourriture de l’âme

 L’âme juive tire sa substance et puise sa spiritualité aux sources de la Tora. C’est à cette nourriture que fait allusion le Roi Salomon dans (Michlé 9.5): « venez manger de mon pain », ou celle du Prophète Yécha’yia (Isaïe 55.1) : « Ah ! Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! ». L’âme juive se repaît de l’étude de la Tora (Michlé 4.4): « IL m’instruisit en disant: que ton cœur s’attache à mes paroles ».

La Tora c'est ce qui ordonnance et règle la vie du Juif (Zohar ‘Ha’hdache 33b) et son étude nous enseigne à employer notre temps de vie avec justesse (Or ha’hayim Exode 35.1), mais pas seulement le temps de  notre vie  mais aussi sa qualité. C’est ce que dit le Maharal de Prague dans son commentaire sur Michlè (4,4), (Netiv hatora chapitre 1) : La Tora est ce qui donne un ordre à la vie de l’homme. C’est la Tora qui organise l’homme en tout ce qu’il fait, en tout ce qu’il dit, en tout ce qu'il pense. La Tora est ce qui donne un sens à tout, elle est la lumière et la flamme qui maintient en vie (l'  âme juive) : «  ki ner mitsva vé Tora or »

C'est la Tora et son étude qui ont permis à l’homme Juif de traverser toutes les vicissitudes de sa terrible histoire et de rester en vie. C’est la Tora et son étude, en créant toute l'énergie qu'il faut pour vaincre la nature et la société, grâce à la suprématie de l'esprit, qui a permis à ce peuple de se conserver intact sur le plan de son essence juive, tout au long de  son exil, loin de sa terre,  privé de liberté de culte et de conscience,  privé de sa langue.

C'est dans la Tora qu'il va pouvoir perpétuer ses  valeurs, et conserver authentique son patrimoine millénaire parce qu'elle est imprégnée de sagesse morale. C'est grâce à l’étude de la Tora qu'il a  pu garder vivant l'âme du judaïsme sous toutes les latitudes, les histoires, les géographies, les sociétés, les idéologies, les philosophies, les religions qu’il a côtoyées et qu'il a néanmoins fécondées.

La Tora est la nourriture spirituelle de l'âme et elle donne à l'homme Juif les moyens d'accomplir sa vocation  messianique.

Lorsque nous disons que c’est la Tora qui a préservé et qui préserve éternellement l'âme juive, nous utilisons le mot Tora dans son acception la plus large, la plus traditionnelle, c'est à dire celle qui englobe, la Bible bien sûr, l'enseignement de Moché (Moïse), mais aussi toute la littérature prophétique et hagiographique. Cette Tora contient et englobe nécessairement tout les commentaires traditionnels qui se retrouveront dans la littérature rabbinique incluant Michna, Guemara, Midrach-Agada* et Midrach-Halakha*, mais aussi tout l'enseignement de la littérature kabbalistique  dont le livre central sera le Zohar.

A coté de cet énorme édifice qui constitue ce que l'on appelle la Tora Ecrite* et la Tora Orale*, et qui embrassent toutes les deux les fondements et les sources de la loi et de la foi (Emouna), vont apparaître au cours des siècles qui suivront la "canonisation" des ouvrages qui en découlent pour préciser concernant la foi et la Emouna, les principes d'acquisition et de la pratique. Il s'agira de ces œuvres qui vont prendre place aux cotés des textes fondamentaux du judaïsme, à savoir  la littérature juridique et jurisprudentielle de la Halakha, et celle de l'éthique juive (le Moussar).

3 La nécessité d’étudier la Tora dans ses différentes « lectures »

C'est peut-être dans le souci de perpétuer et de préserver l'étude de la Tora dans la spécificité de ses différentes "lectures" qu'au 16e siècle, à Safed, naîtra l'idée, poursuivie au 18e siècle, de mettre à la disposition du large public, un ouvrage depuis, largement répandu dans toutes les couches de la société juive, qui proposera un choix de textes d'études, pour compléter la prière quotidienne. Choix, certes de coloration kabbalistique, mais qui quotidiennement permettra de maintenir le contact permanent et éternel avec tous les aspects de la Révélation inscrits dans la Tora.

Nous disions plus haut que la Tora est ce qui permettait à l'homme Juif d'ordonnancer sa vie. Ajoutons qu'il ne s'agit pas seulement d'ordonnancer le temps de sa vie, mais aussi la qualité de cette vie; c'est pourquoi cette étude devra être diversifiée: les maîtres du talmud conseillaient déjà de repartir son étude en réservant 1/3 du temps à la Tora, 1/3 à la Michna, 1/3 à la Aggada. De la même manière que la bonne nourriture du corps doit être une composante harmonieuse de tous les éléments énergétiques nécessaires à  procurer une bonne santé physique, de même la bonne nourriture de l'âme doit lui permettre de trouver   toutes les composantes spirituelles nécessaires pour  parvenir a la perfection de son essence. C'est dans cet esprit-la peut-être, qu'il faut comprendre la "répartition" de la nourriture proposée par le HOK-LE-ISRAEL. Nous ne pénétrerons peut-être pas dans l'analyse profonde du sens métaphysique de chacune des étapes de l'étude du HOK-LE-ISRAEL, et de ce qui les relie, mais peut-être comprendrons nous, que ce qui nous est proposé ici constitue un extrait-de-vie-quotidien-minimum prévu par les auteurs compositeurs du HOK-LE-ISRAEL nous aidant à savoir faire place aux "ingrédients nutritifs" constitutifs de l'âme juive. ("Si tu ne comprends pas ce que dit la Tora, ton âme le comprend" enseignait un maître hassidique).

 

4 Le  HOK-LE-ISRAEL et le Zohar

Même si il reste encore à en distinguer la nature et les nuances, la coloration Kabbalistique de la composition du HOK-LE-ISRAEL est manifeste. Les maîtres qui ont donné naissance à cet ouvrage, ou qui en ont poursuivi le développement sont d’éminents kabbalistes, tous élevés ou disciples de Rabbi Yits’hak Louria Ashkenazi.

Des quelques près de 6000 ouvrages de kabbale recensés par les historiens spécialistes de la littérature kabbalistique juive, les auteurs du ‘HOK-LE-ISRAEL  n'ont retenu, pour les insérer dans l'étude quotidienne proposée aux lecteurs de l'ouvrage, que des extraits choisis du  seul Zohar. Très tôt, en effet le Zohar est considéré, dans la littérature rabbinique, comme le livre canonique après la Tora écrite et la Tora orale. C'est le Zohar qui est unanimement retenu

pour être placé en tête de toute la littérature kabbalistique. Le choix du Zohar comme seul enseignement de la Kabbale choisi par les auteurs du ‘HOK-LE-ISRAEL s'expliquerait peut être comme une des conséquences de la formidable révolution entreprise par la fameuse Ecole de Safed (16e  siècle), qui secouera l’étude du Zohar après la réinterprétation qu'en fera son chef et maître le Ari Zal. Car pensons nous, c’est dans cette école de pensée de l'enseignement lurianique, et dans le rappel de ses principales doctrines que pourraient se trouver dégagées quelques unes des motivations principales qui auraient donné naissance au ‘HOK-LE-ISRAEL et à sa mise en pratique.

Prenons-en connaissance brièvement:

 

5 L’école de pensée de l'enseignement lurianique

5.1 Rabbi Yits’hak  Louria Aschkénazi  (Jérusalem 1434-Safed 1572) :

a) Biographie

Sources:

אנציקלופדיה לתולדות גדולי ישראל. יבנה, חל-אביב

האינצקלופדיה העברית, ירושלים תשכ"ט, כרך 21

Plus connu sous l'acronyme Haari Zal (de l'hébreu: le divin Rabbi Yits’hak de mémoire bénie), auquel on ajoute souvent : HAKADOCH (le saint), Rabbi Yits’hak Louria un des plus grands Kabbalistes, fondateurs de l'Ecole dite de Safed, qui influencera profondément l'histoire de la pensée Kabbalistique juive. Il étudiera chez Rabbi David Benzimra qui l'introduira dans les études classiques bibliques et talmudiques, et dans celles de la connaissance ésotérique. Durant les 7 années qu'il vivra en Egypte après la mort de son père, il s'adonnera très tôt à  la méditation, sur les bords du Nil.

Il a 24 ans lorsque, aux dires de son oncle et maître, Rabbi Moché Cordovero qui deviendra par la suite son élève, il rédigera le Sifra détsniouta*, petit opuscule qui commente les six premiers chapitres de Béréchit et résume en particulier les grands mystères des mondes de l'Emanation*.

De l'immensité des enseignements du Maître qui, on l'a dit, révolutionneront les connaissances de la pensée kabbalistique, nous ne retiendrons que celles susceptibles de nous éclairer sur les possibles motivations qui auraient inspiré à  la naissance du ‘HOK-LE-ISRAEL.

En premier lieu, on devra au Maître de s'être donné pour mission de révéler les ultimes secrets de la Tora et ceux de toute la Tradition religieuse juive. Deux années lui suffirent pour transmettre la quintessence de ses enseignements, dans son interprétation des livres bibliques, de la littérature talmudique et rabbinique et principalement du Zohar.

b) Tsimtsoum et Tikoun

C'est le Ari Zal, qui exposera pour la première fois sa conception sur la théorie de l'émanation et celle du « Tsimtsoum », grâce à laquelle le Créateur laisse place au monde des créatures: lors de la Création, des étincelles de sainteté sont retenues prisonnières par les forces de la Sitra Ahara (l'Emanation de Gauche); il incombera des lors à  l'homme, la mission de découvrir ces étincelles, de les libérer de la matérialité dans laquelle elles sont enfermées  et de les ramener  à leur niveau de spiritualité premier, perdue par la faute de Adam. C'est le retour à la normalité spirituelle qui constituera le Tikoun (restauration/réparations) des mondes. L'homme a été créé uniquement dans le but de réussir ce Tikoun. La pensée kabbalistique du Ari Zal a comme raison principale de parvenir à la restauration de l'âme individuelle et à la restauration de tous les mondes. Le monde à atteindre, c'est-à-dire celui qui verra l'aboutissement de la perfection s'appelle le "’Olam-Hatikoun".

c) Le ‘HOK-LE-ISRAEL et les Kavanot

La Kabbale lurianique proposera l'utilisation de moyens d'atteindre cette restauration. Parmi celles-là retenons, en relation avec notre intérêt pour le ‘HOK-LE-ISRAEL, ceux de la méditation (Kavanot) par apprentissage de combinaisons kabbalistiques des lettres de la Tora et de ses sons; et qui permettent d'entrer en contact avec le nom d'Hachem (les Yehudim= unions au nom de l'unité de l'étude de la Shékhina).

Toutes ces pratiques Kabbalistiques étant accomplies « au nom de l’unité de D. et de Sa Chékhina » vont servir à la seule fin pour laquelle l'homme est venu au monde: "faire survenir rapidement le Messie".

Le passage de la conception du ‘HOK-LE-ISRAEL par le maître, à sa composition et à sa mise en pratique, prendra du temps et sera menée en particulier par les élèves et disciples du Ari Zal que sont Rabbi Hayim Vittal, Rabbi Yits’hak BArukh et Rabbi Hayim Yossef David Azoulay (le ‘Hida).

Avant d'exposer brièvement les biographies et œuvres de ces Kabbalistes et la part qu'ils vont prendre a l'élaboration du ‘HOK-LE-ISRAEL, rappelons que d'une manière plus générale, c'est à travers les œuvres de trois autres élèves ou disciples du Maître que nous sont parvenus les éclairages et enseignements oraux de Rabbi Yits’hak Louria. Il s'agit de : R. Yossef Ibn Teboul: originaire du Sud marocain qui consignera l'essentiel de l'enseignement du Ari Zal, dans son ouvrage: Drouch Heftsi Bah, de R.Moché Yona: qui rendra compte des leçons du Maître dans son "Kanfé Yona", et R.Israel Sarouk: qui rédigera quant à lui  "Limoudé Atsilout" où il exposera tout ce qu'il aura reçu des leçons orales du Ari Zal. Mais c'est surtout à Rabbi Hayim Vittal qu'il reviendra d'être considéré comme celui qui rend compte le plus fidèlement de l'enseignement  du Maître.

5.2 Rabbi Hayim Vittal (1542 Safed?-1620 Damas)

Elève de Rabbi Moché Alcheik avant de s'adonner dès l'âge de 22 ans aux études ésotériques, d’abord à l'école de Rabbi Moché Cordovero puis dès son arrivée à Safed avec Rabbi Yits’hak Louria dont il deviendra très rapidement son élève le plus fidèle. Après la mort en (1572) de son maître, il entreprendra de mettre par écrit tous les enseignements du Maître. Hors ses écrits kabbalistiques il ne nous reste pas grand-chose de ses nombreux travaux en exégèse biblique, talmudique, dont certains sont encore conservés dans des manuscrits en cours de publication.

Mais l'essentiel de ses travaux se trouve rassemblé en deux ouvrages importants, "Ets Hayim" et "Ets Hada’at". Le premier de ces ouvrages lui permettra, après vingt années de travail de mettre par écrit, dans un style aride et "technique" l'ensemble des leçons orales données par Rabbi  Yits’hak Louria. Le second, sera réservé  à  rapporter des enseignements sur 4 sujets différents : Les Méditations (Kavanot), le sens des mitsvot (Ta’amei hamitsvot), la réparation des fautes (Tikouneiaveirot) et les unifications du Nom (Yehoudim).

 

6 CONSTITUTION ET REPARTITION DANS LE ‘HOK-LE-ISRAEL.

6.1 L'enseignement de Rabbi Hayim Vital.

C'est dans son ouvrage : « Cha’ar Hamitsvot » (un portique réservé à  "l'explication des mitsvot classées dans l'ordre de leur apparition dans le texte scripturaire, comme elles furent données au Sinaï") sur la Sidra Vaéthanane, que Rabbi Hayim Vital rappelle la tradition entretenue par son maître, le Ari Zal, de lire -étudier un ordonnancement (Séder) de 26 versets pour les 5 premiers jours de la semaine, et 26 versets la veille de Chabat. C'est au cours du commentaire de cette Sidra que Rabbi Hayim Vital va transmettre, dans le détail, la tradition du Maître et donner naissance au ‘HOK-LE-ISRAEL, ou tout au moins dans sa première partie, c'est-à-dire, avant le complément Yossef Lehok, dont on parlera plus loin dans la biographie consacrée à Rabbi Hayim Yossef David Azoulay (le ‘Hida). Nous rapportons ci après la traduction in extenso de l'enseignement de Rabbi Hayim Vital :

« A présent nous allons expliquer l'ordre de l'étude de la Tora auquel tout homme devra s'adonner quotidiennement. Nous ne parlerons pas ici de toute l'étude de la Tora que pourra entreprendre chacun, mais d'une étude régulière (et permanente) que tout homme doit fixer chaque jour de manière constante, pour obéir à la question des Sages : "As-tu fixé des temps réguliers à  l'étude de la Tora (Babli Chabat 31b). Mon maître (Le Ari Zal) de mémoire bénie avait coutume à la sortie de la maison de prière, de prendre son petit déjeuner puis de se recouvrir de son châle de prière, et d'attacher ses Téfilines. Il procédait alors à la lecture-étude de ce qui va suivre, accompagné des Kavanot (concentration –ferveur) que nous expliquerons.

Commencer d'abord par lire un passage de Tora, puis des Neviim (Prophètes), puis des Ketouvim (Hagiographes), puis de Kabala, puis de Michna, puis de Talmud. Il est bon, concernant les passages du Talmud, qu'il aborde ses trois composantes: passage de Braïta*, de Tossefeta et de Meimra (enseignement Tanaïques non incorporés a la Michna proprement dite). Mais il me semble (tenant compte de l'ignorance de mes connaissances) que l'étude de la Kabala doit venir en dernier lieu, car l'ordre des valeurs est croissant, il procède d'en bas en montant vers le haut, cela doit commencer par le Mikra (Tora Ecrite) pour se conclure par la Kabala (le sens mystique). Cela doit suivre l'ordre détaillé suivant:

Au début commencer par la Paracha hebdomadaire ainsi :

Le premier jour de la semaine, lire les 6 premiers versets {6}

Le deuxième jour de la semaine, lire les 4 versets qui suivent {4}

Le troisième jour de la semaine, lire les 5 versets  qui suivent {5}

Le quatrième jour de la semaine, lire les 6 versets suivants (6}

Le cinquième jour de la semaine, lire les 5 versets suivants {5}

Ce qui fera un total de {26} versets. Sache qu'il faut lire ces versets la comme on les lit la veille de Chabat: chaque verset répété 2 fois, en langue hébraïque, suivi de sa traduction (araméen). (La langue hébraïque est considérée par les Kabbalistes comme étant la "matière première" de la Création)

Sache aussi que s'il arrivait qu'on n'ait pas lu le 1er jour de la semaine, on peut se rattraper le jour suivant, en lisant les deux passages, c'est-à-dire celui du premier et du 2e jour. Mais ceci n'est utile que pour la lecture du 2e jour, car il y a obligation de lire les versets du jour précédent pour pouvoir lire la lecture du jour qui suit. Quant à l'obligation manquée de la lecture du premier jour, il n'y a

pas de Tikoun (réparation) possible, ainsi qu'il est dit : "ce qui est tordu ne pourra pas être redressé" (Kohelet 1.15).

On procédera ensuite à  la lecture des passages des Neviim: chaque verset lu deux fois et une fois en Targum. (J'ai trouvé dans mes notes qu'il suffisait de lire le verset une fois avant de le traduire en Targum)

Ensuite on lira les passages des Ketouvim avec leur Targum.

On procédera ensuite à l'étude de Michna et du Talmud dans l'ordre citè. Ceci ne doit pas se faire durant la nuit. Un  peu plus loin nous expliquerons ce qui est particulier aux nuits.

Mais expliquons d'abord ce qui doit se faire la veille du 6e jour, car ce soir-la, on devra lire aussi les versets bibliques. La veille du sixième jour, lorsque tu te réveilleras après minuit, tu devras lire le mikra. Si tu ne peux pas te réveiller, tu liras avant de t'endormir les 26 versets qui suivent les 26 (premiers) que tu auras étudié durant les 5  premiers jours de la semaine, comme on l'a dit. Apres cela tu pourras étudier ce que tu veux selon ton habitude.

Au 6e jour de la semaine, on lira toute la sidra hebdomadaire depuis le début jusqu'à la fin: 2 versets en langue sainte suivi pas sa traduction araméenne.

La veille de Sim’ha Tora, même si ce n'est pas une veille de Chabat, on lira "vezot haberaha" (la dernière Paracha du ‘Houmach) selon le principe de la répétition du verset, en langue sacrée suivie de sa traduction araméenne.

Sache aussi' qu'en chaque veille de Chabat, après avoir terminé la lecture de la Paracha en question deux fois en langue sacrée et une fois en traduction araméenne, tu devras relire le dernier verset de la Paracha, une fois en miqra, une fois en Targum.

Sache aussi que ta lecture des versets de la  Tora doit se faire dans le respect des règles de la cantillation (Té’amim). Ceci n'est pas nécessaire pour sa traduction en Targoum, car il n'y a de cantillation que pour le seul texte écrit en langue sacrée. Ne suis pas la coutume de ceux qui lisent le Targum en le psalmodiant.

Au jour du Chabat, il n'est pas nécessaire de lire la Paracha, il suffit d'entendre la lecture qui sera faite par l’officiant. Quant à la Haftara du Chabat, tu devras la lire toi-même et ne pas te rendre quitte par la lecture qui en sera fait par le lecteur désigné. Sois tout de même attentif (de kavana) à prêter oreille lors de la récitation des formules qui précèdent et concluent la Haftara pour  répondre Amen. Mon maître de mémoire bénie, avait coutume des qu'il avait terminé l'office du matin du 6e jour, d'aller a la Maison d'études ou à la Synagogue. S’il s'y trouvait un Sefer Torah Cacher , mon maître le sortait (De l'arche Sainte) et y lisait les versets, deux fois en langue sainte et une fois en Targum. Mon maître lisait à partir d'un livre traduit. Ainsi faisait il pour chaque verset jusqu' a terminer le lecture de toute la Paracha ».

6.2 Le Rav ‘HIDA : Rabbi Hayim David Azoulay (1724-1806)

6.2.1 Biographie : Le Rav ‘Hida est né à Jérusalem en 1724 et mort à Livourne en 1806.Ecrivain et responsable communautaire, il est descendant de Rabbin espagnol exilé d'Espagne, petit fils de Abraham Azoulay auteur du « ‘Héssed-lé-Abraham ».

On attribue au Rav ‘Hida  la rédaction de 23 ouvrages. A moins de 30 ans il   est considéré déjà comme un grand maître .Ses nombreux voyages l’ont conduit en Egypte, Italie, Allemagne, Hollande, Angleterre et France ou  il est même reçu à la cour de Louis XVI. En Egypte il accepte une charge de Rabbinat, mais une guerre de succession lui fait abandonner le pays et il retourne en Palestine à Hévron .Il  s'installera ensuite à Livourne ou il mourra en 1806.

Brillant orateur, érudit, il est considéré comme  un des plus grands maîtres de sa génération et reconnu pas les savants séfarades et Ashkénazes .Infatigable, il est le premier des chercheurs Juifs à avoir accès aux manuscrits hébraïques qui se trouvaient dans les bibliothèques italiennes et françaises.

 Ses œuvres touchaient à tout: Bibliographies, Halakha, exégèse, sermons, liturgie, publication de littérature antique, stylistique et rhétorique. On retiendra parmi ses œuvres "Chem Hagédolim" qui décrit la biographie de plus de 1300 maîtres, depuis le Gaonat jusqu'à son époque, et qui présente plus de 2200 ouvrages. Il se réservera aussi à la rédaction de Halakha, de Responsa, de commentaires bibliques à la lumière du Remez (sens allégorique) et du Sod (sens mystique).  Ou sur plusieurs traités talmudiques, sur les Agadot du Talmud. Livres de prière avec commentaire de Kabbale.

6.2.2 Le Rav ‘Hida et le ‘HOK-LE-ISRAEL

a) C’est dans son introduction à Yossef lehok  que le Rav ‘Hida rappelle la tradition instaurée par Ari Zal et explique que la structure des textes retenue originellement pour le ‘HOK-LE-ISRAEL correspondent à ces quatre mondes dans la relation suivante :

Tannakh,  <--------------------------->   le monde de la fabrication (‘Assia).

Michna,   <---------------------------->   le monde de la formation (Yétsira),

Halakha   <---------------------------->   le monde de la Création (Béria),

Zohar      <----------------------------->  le monde de l'Emanation : (Atsilout),

Aux textes précités, le Rav ‘Hida s'était permis de proposer que l'on y ajoute chaque jour quelques passages d'études choisis dans la littérature de l'éthique (Moussar) ainsi que des règles pratiques tirées du Choul’han ‘Aroukh pour les 4 premières Parachiot de la Tora  et du Michné Tora du Rambam. Ces adjonctions apparaîtront  sous le nom de Yossef-lehok. Le Rav ‘Hida va souvent revenir, dans ses écrits, sur les raisons qui l'ont conduit à prendre ces décisions qui lui paraissent nécessaires. Parmi les raisons évoquées pour l'adjonction de ces deux études quotidiennes, le Rav ‘Hida explique que l'essentiel de l'étude a pour but d'amener l'homme à la dimension d'humilité recherchée, et qu'elle ne peut s'acquérir que par l'étude de la Tora. Or, ajoute-t-il, nos Tanaïme nous ont enseigné que l'étude de la Tora doit nécessairement être accompagnée de l'étude des préceptes moraux qui permettent d'accéder à  un comportement d'humilité. C'est l'étude du Moussar qui permet d'atteindre la soumission (Havna’a) et celle-ci mène à l'humilité (‘Anava). Ces deux études se complétant l'une l' autre pourront seules faire accéder au véritable but recherché : l'étude de la Tora de manière désintéressée. (limoud Tora lichma’).

Et que cela serve d'avertissement à ces Talmidei Hakhamim pour qui seule compte l'étude de la Guemara et des décisionnaires  (posskim) qui n'ont que du mépris pour ceux qui associent aux études du Tanakh et des michnayot, les livres de Moussar. Ceux-là (qui n'étudient que la Guemara et les dinim) sont dans l'erreur, ils n'ont pas compris (ce qu'avait expliqué Rabbenou Tam) qu'un étudiant en Tora doit s'imprégner en toutes (les matières de l'étude) pour atteindre le degré de l'élévation de l'étude désintéressée (tora lichma).

b) L'étude de quelques dinims choisis dans le Michné Tora du Ramban, ou dans le Choul’han ‘Aroukh ( de Rabbi Yossef Caro), est d'une grande importance, car  quiconque étudie 2 dinims de Rambam (z"l) est assuré d'avoir part à la vie de ‘Olam Haba.

Dans son choix des textes tirés du Michné Tora du Rambam ou du Choul’han ‘Aarouh, le Rav ‘Hida souventes fois faisait concorder les thèmes de la Paracha avec ceux de la Halakha ou des Neviim (Prophètes).

Ici aussi concernant la part consacrée aux dinim, le Rav ‘Hida justifiait son choix du Rambam qu’il citait souvent. Le Rav ‘Hida considérait Rambam avec Ramban comme "Avot-Ha-‘Olam" (Birkei yossef 331.7).

Tout comme Rambam associé au Rav Sa’adia Gaon, tous deux considérés comme "les Pères de la Tora" (Yaïr Ozen, intro).

Rav ‘Hida tenait en grande estime la "clarté de la langue du Rambam" et " la logique avec laquelle le Maître s'exprimait" (Ma’hazik brakha Orah Hayim 638.2).

c) Importance du Moussar : Ayant décidé d'inclure une étude quotidienne consacrée au Moussar, à coté  des textes du ‘HOK-LE-ISRAEL le Rav ‘Hida va multiplier les arguments Scripturaires et les enseignements rabbiniques qui militent en ce sens. La nécessité à ses yeux de compléter le ‘HOK-LE-ISRAEL  en y introduisant les enseignements des Maîtres du Moussar est d'une importance telle, qu'il en évoquera la règle dans presque tous ses livres. En voici quelques exemples tels que rapportés dans la plupart des éditions du ‘Hok-LE-ISRAEL :

« Tout Talmid ‘Hakham se doit de se fixer un moment pour l'étude des livres de Moussar. Car plus quelqu'un est grand (en Tora et mitsvot), plus son Yetser (penchant au mal) est grand, or j'ai appris que ce qu’ont enseigné nos Sages dans (Kiddouchin 30b) : "la Tora est le contrepoison du Yetser Hara" est une incitation à l'étude du Moussar." (Birkei Yossef, Or HaHayim 1-9).

-Consacrer des moments d'étude à des livres tels que "Réchit ‘Hokhma" est très apprécié par le Créateur, parce le lire permet en  même temps d’étudier la Tora et de tirer des enseignements qui permettent l'amélioration du comportement moral et éthique. (Lev David Chap VII)

- Heureux sont les justes qui, bien que s'adonnant de toutes leurs forces à  étudier la Tora s'imprègnent de plus de sanctification grace à l'étude du livre précité (Réchit ‘Hokhma). C'est cela que doivent faire ceux qui veulent servir Hachem : se fixer des moments pour étudier ces livres là.

La bibliothéque réservée au Moussar selon Rav ‘Hida

Mais il faudrait que de temps en temps ils se consacrent, pour approcher les sources de la Crainte révérencielle et de l'humilité, à étudier :

le début de Sefer Haroqeah, ou du Sefer Ha’hassidim, ainsi que les dix chapitres de l'extrait du Hobat Halevavot ?! (Nous pensons qu’il s’agit du livre Hovot Halévavot de Bahia Ibn Paqouda), du livre "Tseda La Darekh" de Rabbi Menahem Ibn Zarah, des "Cha’are Techouva" de Rabbenou Yona, de "Derech Hayim" de Rabbi Menahem Di Lounzato, du "Sefer Hayashar" attribué à Rabbénou Tam, du "Cha’aré Kédoucha" de notre maître Rabbi Hayim VIttal etc…de tous ces maîtres (de mémoire éternelle) car ils sont le corps même de la Tora.

Alors [celui qui entreprendra cette étude] se rendra compte qu'un esprit de vérité se renouvelle en lui (Lev David Chap VII).

 - Réchit Hokhma est un des livres saints et redoutables vénéré dans tout Israël. Il a été rédigé par R. Elie de Vidache, l'élève de R. Moché Cordovero. Heureux celui qui y étudiera tous les jours…il est assuré de briller de sainteté et de pureté…le Maggid (l'être céleste qui venait révéler les secrets de la Tora à Rabbi Yossef Caro) avait recommandé à Marane (l;'auteur du Choul’han ‘Aroukh) d’étudier chaque jour un passage du Moussar. (Chem HAguedolim –Bibliographie article R-Z).

 

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