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Documentation >  *Introduction aux textes de référence du hok > 2.2 La Guemara (Par le Rav Ariel ELKOUBY er Mr Meïr Saghroun) >
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La Guémara – deuxième partie
Monsieur Méir Saghroun
( Enseignant de Talmud à Paris depuis 1978)
 
d. Le raisonnement talmudique.
 
d1. Introduction : La Guémara a pour but de fournir les bases de la Halakha. Nous disons bien les bases et non le texte directement applicable (« Halakha Léma’assé »). Le Rav Yits’hak Chouraqui nous expliquera dans son introduction comment à partir de ces bases on aboutit aux lois opérationnelles. La Guémara s’appuie principalement sur deux sources fondamentales pour construire son raisonnement, la Tora et la Michna (incluant les Baraïtote, avis de Tanaïm non retenus dans la Michna).
 
d2. Démarche de la Michna : Dans son introduction sur laMichna, le Rav Shlomo Tolédano, nous a enseigné que souvent, l’énoncé des Halakhote est casuistique. Ici nous allons aborder le cas où cet énoncé est formulé sous forme de règles générales. En effet, dans le cas où la Tora énonce des lois à travers des exemples dont la description semble contenir des imprécisions et/ou des répétitions, la Michna va alors, classifier et hiérarchiser ces exemples pour énoncer une loi générale de laquelle vont découler des multiples lois et règles de jurisprudence. Illustrons par un exemple :
 
d2.1. Les versets de la Tora :
- Chémote-Exode(21-33) : « Si quelqu'un met à découvert ou creuse une fosse et ne la recouvre pas, et s'il y tombe un bœuf ou un âne, le propriétaire de la fosse devra payer en argent..... Et si un bœuf appartenant à quelqu'un heurte le bœuf de son prochain et qu'il meure, ils vendront le bœuf vivant, ils diviseront l'argent et diviseront aussi le mort ; mais s'il est connu que ce bœuf est encorneur depuis hier ou avant-hier et que son propriétaire ne l'a pas surveillé, il paiera le bœuf à la place du bœuf».
- Verset 22.4 : «Si quelqu'un fait paître [son bétail] dans un champ ou dans une vigne ou qu'il envoie son bétail paître dans le champ d'autrui, [avec] le meilleur de son champ et le meilleur de sa vigne il paiera [le dommage causé].

- Verset 22.5 : « Si un feu sort et rencontre des buissons ou s’il consume une meule, la moisson ou le champ [d'autrui], l'auteur de l'incendie devra payer [les dommages de] l'incendie».

Ainsi, ce texte définit essentiellement trois sources de dommages : l'accident, dont l'origine est une fosse, vraisemblablement mal placée, le dommage causé par le bœuf, et les destructions par incendie. Comme à l'accoutumée, le texte de la Tora semble contenir de nombreuses imprécisions, des mots inutiles, des répétitions.
Il n’a visiblement pas la prétention d'être systématique. Il est descriptif, concret et parle à l'imagination.
 
d2.2. Que devient ce texte dans la Michna ? Voici le début du traité Baba Kama (1ère Michna) Pour mémoire cette Michna fait partie du premier chapitre qui est traité dans le ‘Hok-Lé-Israël, dans la Paracha de Béréchite de mercredi.
« Traduction » : « Il y a quatre principes de dommages : le bœuf, la fosse, la dent et l'incendie. Le bœuf n'est pas comme la dent et la dent n'est pas comme le bœuf ; l'un et l'autre en lesquels il y a un souffle de vie ne sont pas comme le feu en lequel il n'y a pas de souffle de vie ; ces [trois premiers] dont c'est la voie d'aller endommager ne sont pas comme la fosse dont ce n'est pas la voie d'aller endommager ; leur côté commun [à tous] est que leur voie est d'endommager ; leur garde t'incombe, et s'il a endommagé, l'endommageur doit rembourser le dommage du meilleur de sa terre ».
Il convient d'abord de constater que la Michna ne se contente pas d'énumérer les principes de dommages ; elle n'hésite pas à classer les dommages dans un ordre différent de celui dans lequel ils apparaissent dans la Tora ; cela afin de leur imposer un ordre, de les définir par des caractéristiques générales. Toutefois, cette mise en ordre, ne constitue pas encore une analyse théorique du phénomène de dommage en tant que tel, analyse qui n'apparaîtra que dans la Guémara.
 
d.3. La démarche de la Guémara : La Michna, en dégagent le caractère général, peut faire oublier la diversité initiale décrite dans la Tora. La Guémara, pour appuyer le contenu de la Michna, va revenir sur les exemples de la Tora et révéler leur importance en eux-mêmes : le simple exemple devient un prototype ; l’écart entre l’abstrait et le concret s’estompe. Cette méthode d’induction consiste à extraire des principes unificateurs, dégager des notions abstraites de lois à première vue distinctes puis analyser les lois traditionnelles écrites et orales à travers ces nouveaux prismes, ce qui les fait apparaître comme des cas particuliers de principes généraux. La Guémara, par delà la Michna, va créer des concepts ‘éthiques’ ou ‘éthico-juridiques’ qui lui servent de base élargie pour analyser toutes les possibilités offertes qui, bien sûr, doivent rester en phase avec la Tora et la Michna et déduire des conclusions halakhiques, suivant une logique rigoureuse, dans laquelle l’émotionnel n’entre pas en ligne de compte.
 
d3.1. Illustrons encore par un exemple caractéristique : l’interdiction de posséder du ‘Hametz à Pessah. La Tora nous commande : « on ne verra pas chez toi (lo yéraé lekha) ‘Hametz ». Une première compréhension de ce commandement nous conduit à une discipline stricte de recherche du ‘Hametz pour le faire disparaître qui se termine par une cérémonie chargée d’une valeur « folklorique » : on brûle ‘joyeusement’ le ‘Hametz la veille de Pessah. Mais ce commandement peut aussi revêtir une signification symbolique : le ‘Hametz est le symbole du mauvais penchant («Yétsér Hara’»), la recherche du ‘Hametz signifie un examen de conscience approfondi et son élimination renvoie à la destruction du mal et au retour dans le droit chemin (Téchouva*).
 
La lecture du traité talmudique de Péssa’him nous conduit à une nouvelle optique qui, sans être exclusive des précédentes, est cependant distincte et novatrice. La lecture du verset concerné par la Guémara est la suivante : - - ‘On ne verra pas chez toi’ doit être comprise du ‘Hametz qui est à toi, mais tu peux voir celui qui appartient aux autres - . Autrement dit, le commandement consiste à ne pas en posséder, dans le sens le plus abstrait de la propriété juridique. L’essence de ce commandement de la Tora, d’après la Guémara, porte sur une relation abstraite entre le Juif et le ‘Hametz : la relation juridique de propriété qui nous lie au ‘Hametz doit être rompue pendant Pessah.
 
Le fait de détruire notre ‘Hametz n’a pour fondement que d’être sûr de bien appliquer la rupture de la relation de propriété mais ne constitue pas l’essence de ce commandement. A partir de ce nouveau concept, on peut raisonner de manière beaucoup plus ouverte et notamment comprendre des règles de prime abord paradoxales : il est parfaitement licite de laisser un non-Juif consommer chez nous son propre pain ; il nous est autorisé de conserver physiquement du ‘Hametz chez nous à condition de vendre ce ‘Hametz avant Pessah (vente qui doit être juridiquement valable !).
 
En conclusion, cette méthodologie de création de concepts à partir d’exemples concrets fournis par la Tora ou la Michna (méthode d’induction) pour permettre de mieux appréhender la totalité des possibilités et en déduire logiquement les conséquences sur le plan halakhique, constitue la force essentielle du raisonnement talmudique et donc de la halakha qui en résulte.
 
d3.2. La Ma’hlokéte (controverse) dans la Guémara : On ne peut pas traiter le sujet de la Guémara sans aborder les débats inclus dans la démarche : La rigueur est le maître mot. Tout intervenant doit apporter la preuve de ce qu’il avance et doit l’inscrire dans la méthodologie de la Guémara incluant les systèmes de règles (les 13 règles de Rabbi Yichma’el par exemple), le système de Hiérarchies pré établi (la majorité l’emporte sur la minorité par exemple) ainsi que l’application des principes à respecter (par exemple une personne ne peut s’accuser elle-même).
 
e. Le Talmud et le ‘Hok-Lé-Israel : Les passages de Guémara mentionnés dans le ‘Hok-lé-Israël sont pour la plupart des textes de Agada. De ce fait, il est important de prévenir le lecteur que ces textes sont pour la plupart des paraboles qui se doivent d’être déchiffrées par une étude et une approche qui leur est spécifique. ‘Hok-lé-Israel permet de «goûter» aux textes du Talmud pour nous entraîner vers une étude véritable, comme l’a dit le roi David, dans le psaume 34 : « Goûtez, et vous verrez à quel point D… est bon ».
Le Talmud (Michna + Guémara) Schéma synoptique
Exposé détaillé sur la méthodologie du raisonnement talmudique (Par Monsieur Meïr Saghroun)
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