T1113 – Tora pour lundi : versets 1.7 à 1.10
Traduction incluant des commentaires de Rachi
Le feu qui brûle le sacrifice
Rappel : D.ieu a appelé Moché depuis la Tente du rendez-vous pour lui enseigner les lois des sacrifices, à commencer par celles de l’holocauste.
7. Après avoir égorgé, dépouillé et dépecé l’animal, les fils d'Aarone le Cohen mettront du feu sur l'autel et disposeront du bois sur ce feu ;
8. puis les fils d'Aarone, portant les vêtements habituels des Cohanim, arrangeront les membres qui ont été dépecés, la tête qui a été coupée au moment de l’égorgement, et la graisse sur le bois, disposé sur le feu qui sera sur l'autel.
9. On lavera dans l'eau les intestins et les pattes ; alors le Cohen fera fumer le tout sur l'autel comme holocauste, combustion d'une odeur agréable à l’Eternel.
10. Si l'offrande destinée à l'holocauste provient du menu bétail, de la famille des brebis ou des chèvres, on la présentera mâle, sans défaut. #81
Commentaire de Rabbènou Bé’hayè sur le verset 7 : Suivant un enseignement talmudique (Yoma 21b, rapporté ici par Rachi), les deux premiers fils d’Aarone, Nadav et Avihou, périrent par le feu (le jour de l’inauguration du Tabernacle ; voir Vayikra 10,1-2) pour avoir enseigné une Halakha devant Moché, leur maître, en déduisant de notre verset que les Cohanim doivent mettre du feu sur l’autel même si un autre feu descend miraculeusement du ciel pour brûler le sacrifice.
D’après Rav Sa’adia Gaone, Nadav et Avihou avaient commis une erreur, car l’expression : « Les fils d’Aarone le Cohen mettront du feu » ne veut pas dire qu’ils doivent apporter un feu de l’extérieur, mais qu’ils sont tenus de vérifier que le sacrifice est bien brûlé par le feu descendu du ciel.
Cela montre combien il faut être attentif à chaque mot de la Tora puisque même Nadav et Avihou, qui étaient supérieurs au reste du peuple, se sont trompés sur le sens de notre verset. Leur erreur fatale fut de se fonder sur leur propre compréhension de la Tora sans consulter Moché pour savoir si leur explication était juste. C’est pourquoi, les Sages du Talmud veillaient à répéter fidèlement chaque mot de leur maître.
Selon Rambam, l’interprétation de Nadav et Avihou était juste, car les Cohanim doivent effectivement apporter un feu de l’extérieur même si un autre feu descend du ciel pour brûler le sacrifice. Dans cette optique, Nadav et Avihou avaient eu raison d’apporter un feu étranger et ils étaient animés du désir ardent de se rapprocher de D.ieu et de montrer la collaboration étroite entre la sainteté de D.ieu et celle de l’homme. Leur mort n’est pas imputable à une mauvaise interprétation de la Tora, mais à un excès de zèle qui portait atteinte à l’autorité du maître. Comme si notre verset voulait dire : certes, « le feu sacré » est important dans le service divin, mais pas aux dépens du respect du maître qui est le fondement de la Tradition !
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