G 0109 - Guémara pour lundi
Extrait du traité Chabat 41a
Quelques règles de conduites intimes.
a. Introduction: Dans ce passage, on verra que les moindres faits et gestes des Sages sont riches d’enseignements.
b. Traduction du passage
Désireux de partir de Babylonie en Erets-Israël, Rabbi Zeira se cachait de Rav Yéhouda, de peur que celui-ci lui interdise de réaliser son projet.
En effet, Rav Yehouda affirmait : Celui qui quitte la Babylonie pour Erets-Israël transgresse cette injonction (Yirmeya 27,22) : «Ils seront emmenés à Babylone et y resteront jusqu’au jour où Je Me souviendrai d’eux... pour les réintégrer en ces lieux ». Rabbi Zeira se dit : Avant de partir, je veux aller écouter un dernier enseignement de mon maître. Il le trouva aux bains publics et l’entendit dire en hébreu à son domestique : « Qu’on m’apporte du savon et un peigne ; ouvre la bouche pour laisser entrer la vapeur dans le corps et éliminer la sueur ; et bois l’eau du bain ».
Rabbi Zeira dit: Si je n’étais venu que pour entendre ceci, cela aurait suffi !
Certes, concède la Guémara, du premier ordre de Rav Yéhouda donné en hébreu à son domestique – « Qu’on m’apporte du savon et un peigne » – Rabbi Zeira a déduit que l’on peut exprimer aux thermes des paroles profanes en langue sacrée, bien que ce ne soit pas un endroit propre.
De même, en déclarant : « Ouvre la bouche pour faire entrer la vapeur et éliminer la sueur », Rav Yéhouda transmit à Rabbi Zeira cette information d’ordre médical, donnée aussi par Chémouel : La vapeur du bain qui entre par la bouche élimine la sueur.
Mais en quoi est-ce bénéfique de boire l’eau du bain ?
La réponse apparaît dans cette baraïta : Manger sans boire est aussi contre-indiqué que la consommation de sang, interdite par la Tora ; ne pas boire pendant le repas entraîne une maladie intestinale, car la boisson aide à la circulation du sang et à la digestion.
Celui qui mange sans parcourir ensuite une distance minimale de quatre coudées aura une mauvaise digestion et une mauvaise haleine.
Celui qui mange alors qu’il doit satisfaire un besoin naturel ressemble à un fourneau qui ne brûle pas bien et qui est sale si on le rallume avant d’avoir enlevé les cendres ; tout son corps sentira mauvais.
Celui qui ne boit pas de l’eau chaude après s’est lavé à l’eau chaude ressemble à un fourneau qui ne brûle pas bien parce qu’il a été chauffé à l’extérieur, mais pas à l’intérieur. (D’où la recommandation de Rav Yehouda à son domestique).
Celui qui se lave à l’eau chaude sans se rincer à l’eau froide ressemble au fer rougi au feu qui n’a pas été passé ensuite dans l’eau froide pour le durcir.
Celui qui se lave sans s’enduire d’huile ressemble à de l’eau versée sur les parois extérieures d’un tonneau et qui ne pénètre pas à l’intérieur ; le lavage sans friction à l’huile n’apporte au corps qu’un profit superficiel.((>))
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