0125 - Guémara pour mercredi
Extrait du traité Baba Kama 32a
Est-ce anormal de courir dans le domaine public ?
a. Introduction: La troisième michna du troisième chapitre du traité Baba Kama enseigne : Deux hommes avancent dans le domaine public. Quand l’un court et l’autre marche normalement ou lorsque les deux courent, s’ils se blessent l’un l’autre en se heurtant, les deux sont acquittés.
La Guémara va préciser que celui qui court est acquitté seulement le vendredi après-midi quand il se dépêche d’accueillir le Chabat.
b. Traduction du passage
.Apparemment, note la Guémara, notre michna, qui exempte celui qui court de tout paiement, ne s’accorde pas avec l’avis d’Issi ben Yéhouda. En effet, selon une baraïta, Issi ben Yéhouda condamne celui qui court à payer le dommage causé à celui qui marche, sauf le vendredi en fin d’après-midi, car il est dans son bon droit. Et, ajoute la Guémara, Rabbi Yo’hanane a statué comme Issi ben Yéhouda.
Comment est-ce possible ? interroge la Guémara. Pourtant, suivant une règle établie par Rabbi Yo’hanane lui-même, la Halakha retient toujours l’enseignement d’une michna anonyme, comme la nôtre. Or, notre michna exempte celui qui court de tout paiement – contrairement à l’opinion d’Issi ben Yéhouda.
Notre michna, répond la Guémara, exempte celui qui court de tout paiement parce qu’elle parle du cas où son heurt avec celui qui marche normalement s’est produit le vendredi en fin d’après-midi – et, en l’occurrence, Issi ben Yéhouda le rend quitte, lui aussi. Par conséquent, les deux règles énoncées par Rabbi Yo’hanane ne sont pas contradictoires, car la Halakha sur ce point est conforme à la fois à l’avis d’Issi ben Yéhouda et à celui de notre michna anonyme.
Et comment peut-on en déduire que notre michna parle d’un vendredi en fin d’après-midi, alors qu’elle ne le dit pas explicitement ? Du fait qu’elle ajoute : « Quand les deux courent, les deux sont acquittés ». Pourquoi cette précision était-elle nécessaire ? Si déjà celui qui court est exempté alors que le second marche normalement, il est clair que les deux le seront aussi s’ils courent l’un et l’autre ? Mais en réalité voici comment il faut comprendre notre michna : Celui qui court est exempté des dommages causés à celui qui marche normalement. Quand cela ? Le vendredi en fin d’après-midi. En revanche, les autres jours, il sera tenu de payer le dommage causé à celui qui marche normalement. Et si les deux courent et se blessent mutuellement, ils sont acquittés.
. On a vu précédemment que, selon Issi ben Yéhouda, celui qui court le vendredi après-midi est exempté de payer les dommages causés à celui qui marche, parce qu’il est dans son bon droit. Pourquoi est-il « dans son bon droit » ? Parce qu’il faut se presser d’accueillir le Chabat, à l’instar de Rabbi ‘Hanina qui disait, le vendredi en fin d’après-midi : « Sortons à la rencontre de la reine (du Chabat) ! » Rabbi Yanaï, lui, s’enveloppait de son talite et disait : « Viens reine, viens reine ! » ((>))
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