G 0141 -Guémara pour vendredi
Extrait du traité Nida 9b
Il est impossible de tirer une loi générale à partir d’un cas particulier
a. Introduction: La cinquième michna du traité Nida présente la controverse suivante : Selon un premier Sage, anonyme, une femme âgée ayant eu un flux après une interruption de quatre-vingt-dix jours ne devient impure qu’au moment où il se produit – et non vingt-quatre heures plus tôt, ni depuis la dernière vérification intime. D’après Rabbi Eli’ézer, il en va de même pour toute femme, même jeune.
b. Traduction du passage.
Une baraïta rapporte la suite de cette discussion : Rabbi Eli’ézer dit aux Sages, représentés par l’auteur anonyme de la michna : D’après un témoignage qui nous a été rapporté, une jeune femme du village de Hétèlou ayant eu un flux après une interruption de quatre-vingt-dix jours est venue consulter nos prédécesseurs et ils lui ont répondu qu’elle était impure à partir du moment où il s’est produit, et non rétroactivement. Donc, la loi de la non-rétroactivité de l’impureté rituelle s’applique aussi à une jeune femme, comme je l’ai affirmé !
Ses collègues lui répondirent : On ne peut pas apporter une preuve d’une décision prise en cas de force majeure.
Pourquoi était-ce un cas de force majeure ? interroge la Guémara.
Première réponse : C’était une période de famine. Si les Sages avaient rendue la jeune impure rétroactivement, tous les aliments qu’elle aurait touchés dans l’intervalle seraient devenus impurs, eux aussi, et cette décision aurait entraîné une lourde perte matérielle en cette époque de disette.
Deuxième réponse : La jeune femme avait touché un grand nombre d’aliments purs et les Sages n’ont pas voulu causer leur perte en les rendant impurs.
Une autre baraïta rapporte que Rabbi Yéhouda Hanassi s’est fondé sur l’avis de Rabbi Eli’ézer pour ne pas rendre impure rétroactivement une jeune femme qui avait eu un flux après une interruption de quatre-vingt-dix jours. Après « s’être souvenu », Rabbi déclara : On peut se fier à Rabbi Eli’ézer en cas de force majeure.
De quoi Rabbi s’est-il souvenu ? interroge la Guémara. S’il s’est rappelé que la halakha était conforme à l’avis des Sages, opposés à Rabbi Eli’ézer, comment a-t-il pu se fier à ce dernier en cas de force majeure ?
En vérité, explique la Guémara, la halakha n’avait pas été fixée. Rabbi s’est souvenu que la majorité des Sages – et non un seul – étaient en désaccord avec Rabbi Eli’ézer ; néanmoins, il maintint sa décision de ne pas rendre la femme impure rétroactivement, en affirmant que l’on pouvait se fier à Rabbi Eli’ézer en cas de force majeure.((>))
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