M 0196 – Michna pour dimanche
Traité Bérakhote*, Chapitre 5
Quelques lois relatives à la récitation de la ‘Amida*
(1) Introduction : Le cinquième chapitre de Bérakhote comprend cinq michnayote se rapportant à la ‘Amida qui, comme on le sait, constitue le point culminant de chacun des trois offices quotidiens.
(2) Les questions abordées dans ce chapitre :
Première michna :
- Comment peut-on se préparer à prier avec ferveur ?
- A-t-on le droit de s’interrompre pendant la ‘Amida ?
Deuxième michna :
- Dans quelle bénédiction de la ‘Amida rend-on hommage, en hiver, à « Celui qui fait souffler le vent et tomber la pluie », et dans laquelle sollicite-t-on des pluies abondantes ?
- A l’issue du Chabat ou d’une fête, dans quelle bénédiction de la ‘Amida récite-t-on la Havdala, pour marquer « la séparation » entre le jour « sacré », chômé, et le lendemain, non férié ou de moindre sainteté (dans le cas où une fête commence un samedi soir) ?
Troisième michna :
-Parce qu’elles frisent l’hérésie, quelles formules doivent être évitées dans la prière?
- Que fait-on dans le cas où l’officiant s’est trompé et se trouve dans l’incapacité de poursuivre la répétition de la ‘Amida ?
Quatrième michna :
- Un officiant qui est Kohen peut-il réciter la bénédiction sacerdotale, lors de la répétition de la ‘Amida ?
Cinquième michna :
- Une erreur dans la prière est-elle un mauvais présage ?
- Comment savoir si la prière va être ou non exaucée ?
(3) Exposé des Michnayote inspiré du commentaire du Kéhati*.
Première michna : On ne doit réciter la ‘Amida qu’avec les sentiments de gravité et d’humilité. Les « anciens dévots » attendaient une heure avant de commencer la ‘Amida afin de prier avec toute la ferveur requise.
Le fidèle ne doit pas s’interrompre au milieu de sa ‘Amida même pour répondre au salut d’un roi d’Israël ou même si un serpent non venimeux est enroulé sur son talon. ((>))
Deuxième michna : De légers changements doivent être introduits parfois dans la ‘Amida.
- En hiver, il faut ajouter une formule en hommage à « Celui qui fait tomber la pluie » dans la deuxième bénédiction de la ‘Amida et solliciter des pluies abondantes dans la neuvième bénédiction.
- Selon un premier Sage, anonyme, le texte de la Havdala (« Ata ‘Honanetanou ») doit être inséré dans la quatrième bénédiction de la ‘Amida à l’issue du Chabat; selon Rabbi ‘Akiva, il faut le réciter en tant que quatrième bénédiction indépendante. Rabbi Eli’ézer, lui, demande d’intercaler la Havdala dans l’avant-dernière bénédiction, qui est celle des remerciements.
Troisième michna : Autres modifications, facultatives :
Le fidèle peut ajouter des prières personnelles au rituel fixé par les Sages à condition d’éviter des formules qui frisent l’hérésie. Par exemple : s’il évoque l’obligation de renvoyer la mère avant de prendre les oisillons (Dévarim 22,6-7) en déclarant : « Sur le nid d’oiseau s’étend ta miséricorde », on le fait taire, parce qu’il ne voit dans les commandements de D.ieu que l’expression de Sa miséricorde, au lieu de les considérer comme des décrets souverains auxquels nous sommes tenus d’obéir même s’ils dépassent notre entendement.
De même, il ne doit pas dire : « Pour le bien, Ton nom est évoqué » – sous-entendu, mais pas pour le mal – car il faut bénir D.ieu tant pour un malheur que pour un bienfait.
Pour une raison identique, dans l’avant-dernière bénédiction de la ‘Amida, il ne doit pas répéter « Modim, Modim » (« Nous Te remercions, nous Te remercions »), car il donnerait l’impression de s’adresser à deux divinités différentes.
Quand l’officiant s’est embrouillé au milieu de la répétition de la ‘Amida, celui qui est désigné pour le remplacer doit accepter sans faire de manières, pour que la prière publique puisse se poursuivre au plus vite ; il reprend immédiatement à l’endroit où le premier s’est trompé.
Quatrième michna : Pour ne pas s’embrouiller lors de la répétition de la ‘Amida, l’officiant ne répondra pas Amen après chacun des trois versets de la bénédiction sacerdotale (Bamidbar 6,24-26). En outre, fût-il le seul Kohen de l’assistance, il ne récitera pas la bénédiction sacerdotale à moins d’être certain de pouvoir reprendre, sans se troubler, le cours de la prière.
Cinquième michna
Se tromper dans la ‘Amida est de mauvais augure pour un particulier. Si l’officiant commet une erreur, c’est un mauvais signe pour ceux qui l’ont délégué, car « le mandataire d’une personne est comme elle-même ».
On raconte que Rabbi ‘Hanina ben Dossa annonçait par avance les résultats, bons ou mauvais, de ses prières sur les malades, en expliquant : « Si ma prière ruisselle de ma bouche, je sais que le malade va être guéri ; sinon, je sais qu’il est condamné ».
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