H 0199 – Halakha pour dimanche
Rambam Hilkhote Yéssodè HaTora, de 5.1 à 5.3
Traduction incluant des éclaircissements tirés du Pérouch La‘Am
Différentes règles se rapportant à la sanctification du nom de D.ieu
1. (5.1) Tous [les membres de] la Maison d’Israël, hommes et femmes, sont tenus de sanctifier le Grand Nom, en mourant, si nécessaire, en martyrs de la foi, car il est dit (Vayikra 22,32) : « Et je serai sanctifié au milieu des Enfants d’Israël ».
Il leur est également interdit de le profaner, car le même verset ajoute (ibid) : « Et vous ne profanerez pas Mon saint nom ».
Comment cela ? Un Juif qui est forcé par un non-Juif, sous menace de mort, de transgresser l’un des commandement de la Tora, commettra cette transgression au lieu de se laisser tuer. En effet, il est dit à propos des Mitsvote (ibid.18,5) : « Que l’homme accomplira pour vivre par elles » – « pour vivre par elles », et non pour mourir à cause d’elles. S’il s’est laissé tuer au lieu de commettre la transgression, il devra en rendre compte devant le tribunal céleste, parce que la Tora ne l’a pas exigé.
2. (5.2a) Dans quel cas est-il recommandé à un Juif d’enfreindre une loi de la Tora plutôt que d’être tué ? Pour tous les commandements, à l’exception de ceux qui se rapportent à l’idolâtrie, aux relations prohibées et au meurtre ; si un non-Juif lui ordonne, sous menace de mort, de transgresser l’un de ces trois interdits, il doit se laisser tuer au lieu de commettre la transgression.
3. (5.2b) Et dans quel cas un Juif a-t-il le droit de transgresser un interdit de la Tora sous la contrainte, quel que soit le nombre de spectateurs ? Lorsque le non-Juif recherche son propre intérêt – en l’obligeant, par exemple, à construire une maison ou à cuire un mets le Chabat, ou à abuser d’une femme célibataire. Mais dans le cas où le non-Juif n’a d’autre but que de lui faire commettre une transgression, la règle est la suivante : s’ils sont seuls ou même s’il y a d’autres personnes présentes, mais moins de dix témoins juifs, il commettra la transgression au lieu de se laisser tuer. En revanche, si le non-Juif veut le forcer à commettre une transgression en présence de dix Juifs, il doit se laisser tuer et ne pas commettre la transgression, quelle qu’elle soit.
4. (5.3) Toutes les règles précédentes sont valables seulement à une époque où il n’y a pas de persécution religieuse. Mais en cas de persécution religieuse, c’est-à-dire quand un roi scélérat comme Nabuchodonosor édicte avec ses acolytes un décret contre les Juifs pour les empêcher d’observer leur religion ou même un seul commandement, il faut se laisser tuer et ne pas commettre la moindre transgression, tant en présence de Juifs que de non-Juifs.
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