T 0225 - Tora pour jeudi : versets 24.2 à 24.6
Traduction du texte du jour incluant des commentaires de Rachi.
Abraham envoie Eli’ézer, son serviteur, dans son pays natal afin d’y chercher une femme pour Yits’hak
Rappel : Après l’enterrement de sa femme, Abraham, qui a atteint un âge avancé, se retrouve seul avec son fils, Yits’hak, à qui il faut trouver une épouse.
2. Abraham dit à son serviteur, le plus ancien de sa maison, qui avait le gouvernement de tous ses biens : « Mets, je te prie, ta main sous ma hanche,
3. pour que je t’adjure par l’Eternel, D.ieu du ciel et de la terre, de ne pas choisir une épouse à mon fils parmi les filles des Cananéens avec lesquels je demeure,
4. mais bien d’aller dans mon pays et dans mon lieu natal chercher une épouse pour mon fils, pour Yits’hak. »
5. Le serviteur lui dit : « Peut-être cette femme ne voudra-t-elle pas me suivre dans ce pays ; devrai-je ramener ton fils dans le pays que tu as quitté ? »
6. Abraham lui dit : « Garde-toi d’y ramener mon fils ».
Commentaire sur le verset 24.2, tiré de Rachi et de Ma’yanah chel Tora*, et sur le verset 24.3, tiré de Rabènou Bé’hayè*
a. Abraham dit à Eli’ézer : « Mets, je te prie, ta main sous ma hanche pour que je t’adjure par l’Eternel, D.ieu du ciel et de la terre ». Le Talmud (Chévou’ote 38b) déduit de ce verset que celui qui est tenu de prêter serment doit le faire en tenant un objet de culte, tel qu’un Rouleau de la Tora. D’où le serment sur la Bible, encore en pratique dans différents pays, notamment aux Etats-Unis.
Ici, Eli’ézer devait prêter serment en mettant sa main sous la hanche d’Abraham, à l’endroit de la circoncision, la Mitsva la plus chère à son maître en tant que premier commandement accompli sur l’ordre de D.ieu et au prix de grandes souffrances.
b. En général, on se montre très prudent et très méfiant dans le domaine pécuniaire, alors que dans le domaine rituel – tel que la Kachroute* – on est prêt à se fier à n’importe qui. Chez Abraham, c’était le contraire : pour les affaires, il faisait entièrement confiance à son vieux serviteur, « qui avait le gouvernement de tous ses biens ». En revanche, quand il s’est agi de choisir pour Yits’hak une femme dont dépendait son avenir spirituel et celui de ses descendants, il demanda à Eli’ézer de prêter serment et refusa de le croire sur parole.
c. Abraham interdit à Eli’ézer de prendre une épouse cananéenne pour Yits’hak, parce que Canaan, avec toute sa descendance, avait été maudit par Noa’h (voir Bérèchite 9,25) ; or, un homme peut être entraîné au péché par son épouse, comme Adam, et comme le roi Chélomo, le plus sage des hommes, « dont le cœur a été détourné par ses femmes » (voir I Mélakhim 11,4).
En outre, la nature bonne ou mauvaise d’une mère a une grande influence sur les enfants, comme un récipient qui donne son goût au vin qu’il contient.
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