G 0229 – Guémara pour jeudi :
Extrait du traité Zéva’him 57a
La durée de consommation des animaux premiers-nés apportés en sacrifice
(1) Introduction : D’après la michna (Zéva’him 56b), un animal premier-né apporté en sacrifice peut être consommé en deux jours et pendant la nuit intermédiaire (c’est-à-dire le jour où il a été égorgé et le lendemain jusqu’au coucher du soleil).
(2) A ce propos, la Guémara rapporte cette baraïta : « De quel passage biblique déduit-on cette loi ? De cette déclaration de D.ieu à Aarone et, à travers lui, à tous les Kohanim (Bamidbar 18,17-18) : “Le premier-né de la vache, celui de la brebis et celui de la chèvre… tu répandras leur sang sur l’autel… et leur chair sera pour toi comme la poitrine balancée et comme la cuisse droite, elle t’appartiendra”. L’Ecriture a mis en regard la chair des animaux premiers-nés et « la poitrine balancée et la cuisse droite » des sacrifices de paix (Chélamim*) réservés aux Kohanim, pour enseigner que la chair des animaux premiers-nés doit être consommée en deux jours avec la nuit intermédiaire, comme celle des Chélamim.
Suivant un passage du Sifrè*, cité ensuite par la Guémara, on demanda aux Sages de la Michna rassemblés, après la destruction du Temple, au « Vignoble de Yavné » : En combien de temps faut-il consommer l’animal premier-né ? Rabbi Tarfone répondit : En deux jours avec la nuit intermédiaire.
Rabbi Yossè le Galiléen, qui était alors un tout nouvel élève, lui demanda de quel passage biblique il avait déduit cette règle. Rabbi Tarfone lui répondit : C’est par analogie avec les Chélamim, car le premier-né est, comme eux, un sacrifice de moindre sainteté (Kodachim Kalim*).
Rabbi Yossè le Galiléen lui objecta : On devrait plutôt établir une analogie entre les animaux premiers-nés et les sacrifices expiatoires (‘Hataote*) et les offrandes de culpabilité (Achamote*) qui doivent être consommés le jour où ils ont été égorgés et la nuit suivante, puisque ce sont tous « des dons réservés aux Kohanim !
Rabbi Tarfone lui répondit : On compare les premiers-nés aux Chélamim parce qu’ils ne sont pas des sacrifices expiatoires, comme les ‘Hataote et les Achamote.
Rabbi Yossè le Galiléen répliqua : Pourtant les premiers-nés ont un autre point commun avec les ‘Hataote et les Achamote*: il s’agit de sacrifices obligatoires, contrairement aux Chélamim qui sont des offrandes votives, facultatives !
A ce stade, Rabbi ‘Akiva intervint dans la discussion et cita le verset de Bamidbar, rapporté précédemment, qui met en regard les animaux premiers-nés et les Chélamim. Cette « mise en regard » s’appelle un « Hèkech* » et, en vertu d’un principe de l’herméneutique talmudique, « on ne peut soulever aucune objection contre un hèkech ».((>))
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