T 0025 - Tora pour mercredi : versets 1.16 à 1.21
Traduction du texte du jour incluant des commentaires de Rachi.
La Création du monde (suite) : J4 : Le soleil, la lune, J5 : Les rampants, les oiseaux
16. D.ieu fit les deux grands luminaires : le grand luminaire – le soleil – pour régner le jour, le petit luminaire – la lune – pour régner la nuit, et aussi les étoiles.
17. D.ieu les plaça dans l’espace céleste pour rayonner sur la terre ;
18. pour régner le jour et la nuit, et pour séparer la lumière des ténèbres. D.ieu considéra que c’était bien.
19. Il y eut le soir, il y eut le matin – quatrième jour.
20. D.ieu dit : « Que les eaux fourmillent d’une multitude rampante d’êtres vivants, et que des oiseaux volent au-dessus de la terre, à travers l’espace des cieux.
21. D.ieu créa les énormes cétacés, et tous les êtres animés qui se meuvent dans les eaux, où ils pullulèrent selon leurs espèces, puis tout volatile ailé, selon son espèce ; et D.ieu considéra que c’était bien.
Commentaires sur le verset 1.16 : À l’origine explique Rachi, les deux luminaires, le soleil et la lune, avaient été créés égaux. Mais la lune a été rapetissée pour avoir protesté en disant : « Deux rois ne peuvent pas se servir de la même couronne ! » Après l’avoir amoindrie, l’Eternel lui adjoignit une armée d’étoiles pour l’apaiser.
Là encore, ce commentaire exige explication : La lune pouvait-elle réellement protester contre la décision de créer le soleil à son égale ? Et comment a-t-elle été consolée par l’adjonction d’étoiles, alors que sa lumière reste bien moins forte que celle du soleil ?
Selon ‘Akèdate Yits’hak (Cha’ar 37) et Maharcha (‘Houline 60a), la lune représente le peuple d’Israël et le soleil les autres nations. Le peuple d’Israël aurait voulu être comme un soleil au zénith tout au long de l’Histoire. D.ieu lui demanda de « s’amoindrir » ici-bas afin de bénéficier d’une plus grande lumière dans le monde futur.
D’après une explication rapportée dans Otsar Ha’Hayim, la lune représente tous ceux qui sont mécontents de leur faible rayonnement dans le monde et qui regardent avec envie les personnes qui éclairent l’humanité comme un soleil. Pour se consoler, ils devraient regarder les petites « étoiles » encore moins « brillantes » qu’eux, au lieu de vouloir être un grand luminaire, une « grande lumière » !
Commentaire sur le verset 1.20, tiré de Rachi :
« Que les eaux fourmillent d’une multitude rampante d’êtres vivants », c'est-à-dire de toutes les espèces d’êtres vivants dont la taille ne dépasse pas le niveau du sol, par exemple dans le genre ailé, les mouches ; parmi les animaux repoussants, les vers ; ou aussi, parmi les animaux de plus grande taille, les rats et les lézards, et tous les poissons.
Commentaire sur le verset 1.21, tiré de Rachi : Les « énormes cétacés » sont ces grands poissons qui peuplent la mer. Selon certains, le verset fait allusion au Léviathan, mâle et femelle. Par la suite, D.ieu castra le mâle et tua la femelle et la mit en réserve pour les justes dans les temps à venir. En effet, s’ils s’étaient multipliés, le monde n’aurait pu subsister.
D’après Ya’arote Devach, le Léviathan mâle symbolise le mauvais penchant de l’idolâtrie, et la femelle celui de la passion débridée. Si le Créateur leur avait laissé toute liberté, le rejet de D.ieu allié à la passion aurait submergé le monde (comme à l’époque du déluge). Pour assurer la survie de l’humanité Le Saint béni soit-Il fut donc obligé de « castrer » le mauvais penchant et de « tuer » le désir débridé, le laissant pour les Justes dans le monde à venir, qui auront alors le pouvoir de le dominer.
Selon le Rabbi de Loubavitch (Likoutè Si’hote), le mot Léviathan, relié au verbe « Lelavote », « accompagner », fait allusion au Juste qui est entièrement dévoué à D.ieu et qui « L’accompagne » sans cesse. Un homme ayant atteint ce haut niveau spirituel peut avoir tendance à s’isoler avec un compagnon et à se détacher de ses semblables. Mais dans ce cas, « le monde (‘Olam) ne pourrait subsister », car le but de la Création est d’amener tous les hommes à dévoiler ici-bas la sainteté cachée (« Né’élam »). C’est pourquoi, « la femelle a été mise en réserve pour les justes dans le monde à venir » : à ce moment-là, le monde sera rempli de la connaissance de l’Eternel ; tous deviendront alors des « Léviathans », des « compagnons » fidèles du D.ieu unique !
A Soukote, on formule le souhait de pouvoir s’asseoir un jour dans la souka du Léviathan (voir Rema, Ora’h ‘Hayim chap. 667). En effet, Raba affirme au nom de Rabbi Yo’hanane que le Saint béni soit-Il fera alors pour les justes une Souka fabriquée avec la peau du Léviathan. La Souka est le symbole de la Présence divine, qui abrite le peuple d’Israël, et « la peau du Léviathan » représente la matérialité la plus vile. On formule donc le souhait que, aux temps futurs, chacun de nous pourra s’asseoir dans la Souka fabriquée avec la peau du Léviathan, avec les justes qui savent transformer et spiritualiser la matière la plus vile pour en faire un lieu de résidence de la Présence divine !
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