G.0253 - Guémara pour lundi :
Extrait du traité Chabat p. 62b
Les causes et les conséquences de l’exil, et l’importance des ablutions rituelles
(1) Introduction
La michna (Chabat 62a) interdit à une femme de sortir, le Chabat, avec un flacon contenant de l’huile de baumier qui dégage une bonne odeur.
A ce propos, la Guémara va expliquer le verset (‘Amos 6,6) déplorant que les Enfants d’Israël « se frottent avec la meilleure des huiles », puis le verset 4 du même chapitre blâmant « « ceux qui sont couchés sur leur lit d’ivoire et empestent sur leurs divans ». Pour finir, on parlera d’autres actes répréhensibles, amenant un châtiment.
(2) Rabbi Yehouda déclare au nom de Chémouel : Le verset déplorant que les Enfants d’Israël « se frottent avec la meilleure des huiles » leur reproche de se donner du plaisir en se frictionnant avec de l’huile de baumier au lieu de prendre au sérieux les avertissements des prophètes.
Mais s’il en est ainsi, objecte Rav Yossef, pourquoi la majorité des Sages se sont opposés à Rabbi Yéhouda ben Bava qui, après la destruction du Temple, voulait en interdire l’usage en signe de deuil ?
Abayè répond : Y a-t-il lieu d’interdire tout ce qui a été critiqué par le prophète ‘Amos ? Pourtant, celui-ci reprochait aussi aux Enfants d’Israël de « boire du vin à même les amphores » – c’est-à-dire, d’après Rabbi Amè ou Rabbi Assè, de boire ensemble de la même amphore à plusieurs becs ou de se lancer des verres de vin les uns aux autres. Or, Raba bar Rav Houna n’a adressé aucun reproche à l’exilarque lorsqu’il l’a vu boire dans une amphore à plusieurs becs. A l’évidence, les Sages ont interdit seulement ce qui procure à la fois du plaisir et de la joie ; puisque l’huile de baumier n’apporte que du plaisir, son utilisation reste permise après la destruction du Temple.
Dans le même passage, le prophète dénonce aussi « ceux qui sont couchés sur leur lit d’ivoire et empestent sur leurs divans » (ibid. verset 4) – c’est-à-dire, explique Rabbi Yossè fils de Rabbi ‘Hanina, ceux qui urinent tout nus à côte de leur lit, au lieu de prendre la peine de s’habiller et d’aller faire leurs besoins à l’extérieur. Rabbi Abahou réprouve cette explication, car il est écrit par la suite (verset 7) : « C’est pourquoi, ils seront déportés à la tête des exilés » – et l’indécence que leur impute Rabbi Yossè fils de Rabbi ‘Hanina ne justifie pas un tel châtiment.
En réalité, affirme Rabbi Abahou, le prophète les accuse d’« empester » leur lit en s’échangeant leurs épouses.
Rabbi Abahou dit – ou, selon une autre version, une baraïta enseigne : Trois choses amènent la pauvreté : uriner tout nu près de son lit, faire fi des ablutions rituelles avant le repas et se laisser insulter par sa femme.
Rava précise : Ce qui est contre-indiqué, c’est seulement d’uriner tout nu, par terre et en direction du lit.
Il affirme aussi que la pauvreté guette seulement celui qui ne se lave pas du tout les mains avant le repas, mais pas celui qui le fait avec une quantité d’eau insuffisante.
La Guémara apporte un démenti à ce dernier enseignement de Rava en citant ce témoignage de Rav ‘Hisda : « Moi, je me suis lavé à pleine main et j’ai reçu des bienfaits à pleine main ! » ; donc, il est important d’utiliser une bonne quantité d’eau pour les ablutions rituelles.((>))
|