G 0261 - Guémara pour mardi :
Extrait du traité Yébamote 62b
Le devoir de procréation et le bonheur conjugal
La michna (Yébamote p. 61b) enseigne : « Un homme ne doit s’arrêter de procréer que s’il a des enfants » ; elle laisse entendre que celui qui a des enfants n’est plus tenu de procréer.
Cette dispense implicite ne s’accorde pas avec la déclaration de Rabbi Yéhochoua’, rapportée par une baraïta* : Celui qui a perdu la femme de sa jeunesse doit en épouser une autre dans ses vieux jours pour engendrer d’autres enfants, « car tu ignores où sera ta réussite ici ou là et peut-être auras-tu du succès des deux côtés » (Kohélète 11,6).
En se fondant sur le même verset, Rabbi ‘Akiva recommande : « Celui qui a appris la Tora dans sa jeunesse doit l’apprendre aussi dans ses vieux jours. Celui qui avait des disciples dans sa jeunesse doit en avoir aussi dans ses vieux jours ».
ATTENTION LE ‘HOK SAUTE ICI QUELQUES LIGNES
Rav Matna statue selon l’avis de Rabbi Yehochoua’ – à l’encontre de l’enseignement anonyme de la michna.
Rabbi Tan’houm dit au nom de Rabbi ‘Hanilaï : Un homme qui n’est pas marié reste sans joie, sans bénédiction et sans bonheur.
- « Sans joie », puisqu’il est écrit (Dévarim 14,26) : « Tu te réjouiras toi et ta maison », c’est-à-dire ton épouse.
- « Sans bénédiction », puisqu’il est écrit (Yé’hezkel 44,30) : « Pour que la bénédiction repose sur ta maison ».
- « Sans bonheur », puisqu’il est écrit (Bérèchite 2,18) : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul, Je vais lui faire une aide ».
En Erets-Israël, on disait qu’un célibataire se retrouve aussi sans Tora et sans protection contre le péché.
- « Sans Tora », puisqu’il est écrit (Iyov 6,13) : « N’est-il pas vrai que je suis privé de toute aide (allusion à la femme, qui a été créée pour être « une aide » aux côtés de l’homme), et que tout espoir de salut (« Touchiya », qui désigne la Tora) m’est arraché ? »
- « Et sans protection », puisqu’il est écrit (Yirmeya 31,21) : « La femme entourera l’homme ».
Selon Rava bar ‘Oula, le célibataire ne goûte pas non plus à la paix, puisqu’il est écrit (Iyov 5,24) : « Tu verras le bonheur fixé dans ton foyer ; tu visiteras ta demeure et ne seras pas en faute (« Té’héta ») » ; autrement dit, le bonheur paisible n’est possible qu’au sein du foyer conjugal.
Voyant dans l’expression : « tu visiteras ta demeure » une allusion aux relations conjugales, Rabbi Yéhochoua’ ben Lévi tire deux déductions de ce verset :
- Celui qui ne remplit pas son devoir conjugal envers son épouse animée de la crainte du Ciel est appelé « pécheur » (« ‘Hotè »).
- Avant de partir en voyage, un homme doit s’unir à sa femme, car elle éprouve pour lui un vif désir à la veille de leur séparation ; de la sorte, promet-on au mari, « tu verras le bonheur fixé dans le foyer » à ton retour.
D.ieu l’avait déjà laissé entendre, en déclarant à ‘Hava (Bérèchite 3,15) : « Ta passion t’attirera vers ton époux » – autrement dit, ton désir te poussera « vers » lui au moment il va s’éloigner de toi. Cependant, explique Rav Yossef, on apprend du verset de Iyov qu’avant son départ, le mari doit s’unir à sa femme même à l’approche de la date prévisible des règles. C’est-à-dire, précise Raba, même la nuit (« ‘Ona ») précédente.
Toutefois, ajoute la Guémara, un homme n’est tenu de s’unir à sa femme avant de s’absenter que s’il part en voyage d’affaires ou d’agrément, mais pas s’il s’en va pour une mission sacrée ; étant préoccupé par cette Mitsva, il est dispensé momentanément du devoir conjugal.
Selon une baraïta, le verset (Iyov 5,24) : « Tu verras le bonheur fixé dans ton foyer » s’applique à celui qui aime sa femme comme lui-même, la respecte encore plus que lui-même, guide ses enfants dans le droit chemin et les marie dès qu’ils sont nubiles.
Quant à la promesse (Yecha’ya 58,9) : « Alors tu appelleras et l’Eternel répondra, tu supplieras et Il dira : Me voici », elle se réalisera pour celui qui aime ses voisins, qui entretient des liens étroits avec ses proches parents, qui épouse sa nièce (qu’il aime tout particulièrement parce qu’elle lui rappelle sa sœur) et qui consent un prêt à un pauvre totalement démuni. Puisqu’il se montre bienveillant envers ses voisins, ses proches parents et les nécessiteux, il mérite que D.ieu soit attentif à ses prières.((>))
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