G 0285 - Guémara pour vendredi:
Extrait du traité Nida p. 13b
Mesures sévères pour éviter une émission de semence
(1) Introduction
La michna (Nida 13a) enseigne : Toute femme qui multiplie les vérifications intimes pour s’assurer qu’elle n’a pas de flux l’interdisant à son mari est digne de louange. En revanche, que la main d’un homme (qui touche fréquemment son membre viril pour vérifier qu’il n’a pas eu de pollution nocturne) soit coupée, car il risque d’entraîner une vaine émission de semence.
La Guémara va expliquer le sens de la phrase : « Que la main d’un homme soit coupée » en rapportant une baraïta… qui exige elle-même des éclaircissements.
(2) A ce propos, la Guémara s’interroge : L’expression « Que la main d’un homme soit coupée » vient-elle réellement condamner cet homme à être amputé de sa main – comme le châtiment infligé par Rav Houna à une personne qui avait l’habitude de donner des coups (voir Sanhédrin 58b) – ou s’agit-il d’une formule de malédiction ?
La réponse nous est donnée par cette baraïta : Rabbi Tarfone dit : Que la main d’un homme qui touche son membre viril soit coupée sur son nombril. On lui objecta : Mais dans ce cas, il aura le ventre fendu ! Il répliqua : Mieux vaut avoir le ventre fendu que descendre dans l’abîme.
Cette discussion se comprend bien si la formule « Que la main… soit coupée » est prise à la lettre. En revanche, s’il s’agit d’une formule de malédiction, comment les autres Sages ont-il pu objecter à Rabbi Tarfone : « Mais dans ce cas, il aura le ventre fendu » ?
Objection : Même si on prend à la lettre la formule « Que la main… soit coupée », il reste une difficulté dans l’énoncé de la baraïta : Pourquoi Rabbi Tarfone a-t-il recommandé de couper la main coupable « sur son nombril » ?
En vérité, force est d’admettre que la baraïta est incomplète. Voici comment il faut comprendre le débat qu’elle a présenté : Rabbi Tarfone a proféré cette malédiction : Que la main d’un homme qui touche son membre viril soit coupée puisqu’elle est descendue au-dessous du nombril. Les autres Sages lui objectèrent : Un homme n’a-t-il pas le droit d’ôter avec la main une épine qui s’est fichée dans son ventre ? Non ! répondit-il, il n’y est pas autorisé ! Mais alors, lui dirent-ils, il aura le ventre fendu ! Il répliqua : Mieux vaut avoir le ventre fendu que descendre dans l’abîme.((>))
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