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A la mémoire de :
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Extrait du traité Bérakhote p. 53b
Les Mitsvote ont plus de prix que l’or et l’argent
(1) Introduction
La septième michna du huitième chapitre de Bérakhote rapporte une controverse à propos de celui qui a oublié de réciter la Birkate Hamazone* (formules de gratitude à prononcer après le repas) à l’endroit où il a pris son repas : selon l’Ecole de Chamaï*, quand il se rend compte de son oubli, il doit retourner sur place pour s’acquitter de son obligation ; selon l’Ecole de Hillel, il peut réciter Birkate Hamazone là où il se trouve.
(2) Dans la Guémara, Rav Zévid ou, selon une autre version, Rav Dimi bar Aba précise : les Ecoles de Chamaï* et de Hillel* ne sont en discussion qu’en cas d’oubli de la Birkate Hamazone. En revanche, elles conviennent que celui qui a quitté sciemment l’endroit du repas avant de s’acquitter de son obligation doit, en cas de regrets, retourner là-bas pour réciter la Birkate Hamazone.
Cette précision, explique la Guémara, était nécessaire parce qu’on aurait pu raisonner ainsi : En réalité, l’Ecole de Hillel permet à l’intéressé de s’acquitter de son obligation là où il se trouve, même s’il avait quitté sciemment l’endroit du repas. Selon ce raisonnement, on aurait supposé que la michna a parlé de celui qui a oublié de réciter la Birkate Hamazone pour mettre en relief la position extrême de l’Ecole de Chamaï qui lui demande, même dans ce cas, de retourner à l’endroit du repas pour s’acquitter de son obligation. C’est pourquoi, il a fallu préciser que les deux Ecoles étaient divisées seulement en cas d’oubli.
(3) Une baraïta* rapporte la suite de la discussion entre les adeptes de Hillel et de Chamaï. « Les premiers dirent aux seconds : D’après vous, celui qui a mangé au dernier étage d’un grand immeuble doit-il remonter tout en haut pour réciter la Birkate Hamazone ? » Les autres répliquèrent : « Et s’il avait oublié là-haut son porte-monnaie ne retournerait-il pas le chercher ? S’il agit ainsi quand son intérêt est en jeu, il en va de même, à plus forte raison, en l’honneur du Ciel ! »
(4) A ce propos, la Guémara raconte deux histoires :
a. Un élève avait oublié de réciter la Birkate Hamazone à l’endroit du repas. Revenu sur place pour s’acquitter de son obligation, conformément à l’avis de l’Ecole de Chamaï, il trouva une bourse remplie de pièces d’or. Un autre avait dû quitter délibérément l’endroit du repas sans réciter la Birkate Hamazone. Resté sur place pour s’acquitter de son obligation, comme l’Ecole de Hillel le permet en cas d’oubli, il fut dévoré par un lion !
b. Un jour, Raba bar ‘Hana, qui marchait en compagnie d’un groupe de voyageurs, se rendit compte qu’il avait oublié de réciter la Birkate Hamazone à l’endroit de son repas. Il se dit : « Comment vais-je faire ? Si je déclare à mes compagnons de voyage que j’ai oublié de réciter la Birkate Hamazone, ils vont me dire de le faire ici ; il vaut mieux leur déclarer que j’ai oublié une colombe en or ! » Il invoqua donc ce prétexte pour qu’ils acceptent de l’attendre. Il revint réciter la Birkate Hamazone sur les lieux de son repas et trouva une colombe en or !
Pourquoi a-t-il parlé d’une colombe en or, plutôt qu’un autre objet de valeur justifiant, aux yeux de ses compagnons de voyage, son désir de revenir à l’endroit du repas ? Parce que la Communauté d’Israël est comparée à une colombe, car il est dit à son sujet (Téhilim 68,14) : « Des ailes de colombe revêtues d’argent et dont les plumes sont d’un jaune d’or ». Dans ce verset, le Psalmiste veut établir l’analogie suivante : comme la colombe qui se sauve grâce à ses ailes, la Communauté d’Israël n’est préservée des nations ennemies que par le respect des Mitsvote.((>)) |
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