Préparer et manger des mets délicieux en l’honneur du Chabat
a. Rav Yéhouda déclare au nom de Rav : Le Ciel accède à toutes les requêtes de celui qui se livre aux délices du Chabat, car il est dit (Téhilim 37,4) : « Cherche tes délices en l’Eternel et Il t’accordera les demandes de ton cœur ». Du verset (Yécha’ya 58,13) : « Si tu considères le Chabat comme un délice », on déduit que le Psalmiste fait référence aux délices du Chabat.
b. Concrètement, quels mets délicieux faut-il consommer le Chabat ? Selon un enseignement de Rav, cité par Rav Yéhouda fils de Rav Chémouel bar Chilate, cela peut être un mets de blettes, des grands poissons ou des têtes d’ail – aliments très prisés à l’époque. Selon un autre enseignement de Rav, rapporté par Rav ‘Hiya bar Achi, il peut s’agir, faute de mieux, d’un petit mets cuit en l’honneur du Chabat. Par exemple, précise Rav Papa, des petits poissons panés (Kassa Deharsena).
c. Rabbi ‘Hiya bar Aba dit au nom de Rabbi Yo’hanane : Celui qui observe le Chabat comme il faut mérite le pardon même s’il s’est livré à l’idolâtrie comme la génération d’Enoch, qui fut la première à adorer des divinités étrangères. En effet, il est écrit (ibid. 56,2) : « Heureux l’homme (énoch) qui fait cela… Heureux celui qui garde le Chabat et ne le profane point (Mè’halelo) ». Mé’halelo peut se comprendre aussi comme une forme contractée de Ma’houl lo, « on lui pardonne ». Dès lors, le verset signifie : Heureux celui qui, après s’être livré à l’idolâtrie comme les contemporains d’Enoch, reçoit le pardon grâce à ses efforts pour ne pas profaner le Chabat.
d. Rabbi Yo’hanane dit au nom de Rabbi Chim’one bar Yo’haï : Si les Enfants d’Israël observaient deux Chabats comme il faut, ils seraient sauvés immédiatement, puisqu’il est dit (ibid. 56,4 et 7) : « Car ainsi s’exprime l’Eternel : Aux eunuques qui observent Mes Chabats (au pluriel, donc au moins deux)… Je les amènerai (lors de la délivrance finale) sur Ma sainte montagne, Je les réjouirai dans Ma maison de prière », au Temple reconstruit aux temps messianiques.
Attention : ici l’auteur du Hok-lé-Israel saute un long passage jusqu’en 119a.
La Guémara rapporte à présent quelques témoignages montrant que les Sages prenaient une part active aux préparatifs du Chabat :
e. Rabbi ‘Hanina mettait de beaux vêtements pour accueillir le Chabat en disant : « Sortons à la rencontre de la reine Chabat ! »
Rabbi Yanaï en faisait de même en disant : « Viens, fiancée, viens, fiancée ».
Attention : nouveau saut de quelques lignes.
f. Pour aider à la cuisson des mets préparés en prévision du Chabat, Rabbi Abahou s’asseyait, le vendredi, sur une chaise en ivoire et soufflait sur le feu.
Attention : nouveau saut de quelques lignes.
Rav Safra grillait lui-même la tête de l’animal qui allait être consommé le Chabat. Rava salait le poisson. Rav Houna allumait les bougies en l’honneur du Chabat. Rav Papa préparait les mèches des bougies. Rav ‘Hisda coupait les blettes en fins morceaux. Raba et Rav Yossef coupaient du bois pour allumer le feu. Rabbi Zèra allumait le feu avec du petit bois. Rav Na’hmane bar Yits’hak entrait et sortait sans cesse pour apporter de la vaisselle ou des aliments en l’honneur du Chabat. Il expliquait : « Puisque j’agirais de la sorte si mes maîtres, Rabbi Ami et Rabbi Assi, venaient me rendre visite, je dois le faire à plus forte raison en l’honneur du Chabat ! ».((>)) |