Premiére michna : La terre d’Erets-Israël est pure, même dans les villes habitées par des non-Juifs, car les Sages n’ont décrété l’impureté que sur les autres pays. D’après un premier Sage, anonyme, à la fin de la période d’impureté menstruelle, une femme peut s’immerger dans un Mikvé d’Erets-Israël situé hors de la limite territoriale d’une ville, car il est tenu pour valable jusqu’à preuve du contraire. Quand le bassin d’eau se trouve à l’intérieur des limites territoriales d’une ville, seul un Ba’al Kéri peut s’y tremper. On ne le permet pas aux autres personnes impures, car on présume que ce n’est pas un bain rituel, mais un bassin d’eaux puisées pour se laver ou faire la lessive.
Selon Rabbi Eli’ézer, quand le bassin est proche d’une ville ou d’un chemin, on ne peut pas l’utiliser comme bain rituel, car il a pu servir à faire la lessive et être disqualifié en tant que Mikvé avant d’avoir les quarante Séas requises. Quand le bassin est éloigné de la ville, on peut le considérer comme un Mikvé réglementaire, parce qu’il n’a certainement pas servi comme lavoir.
Voici les hommes qui doivent s’immerger dans un Mikvé au titre de Ba’al Kéri :
Sachant que l’urine se présente sous la forme d’un jet continu de liquide clair, les Sages ont rendu impur celui qui a vu un liquide clair sortir goutte à goutte ou un liquide trouble au milieu ou à la fin d’une miction, car ils l’ont considéré comme Ba’al Kéri ; en revanche, s’il a vu ce liquide au début de la miction ou du début jusqu’à la fin, il est pur.
D’après un premier Sage, anonyme, celui qui voit un liquide blanc ressemblant au liquide séminal, est impur ; mais Rabbi Yossè lui attribue le même statut qu’au liquide trouble qui ne rend pas impur s’il apparaît au début de la miction.
En cas d’écoulement de grosses gouttes, l’homme est impur selon Rabbi Eli’ézer ‘Hisma parce que cela ressemble au liquide séminal, mais d’après les autres Sages, il ne doit pas être considéré dans ce cas comme un Ba’al Kéri.
Celui qui sent que sa chair est chaude à son réveil, après avoir eu des pensées impures pendant son sommeil, est impur parce qu’il a certainement eu une émission de matière séminale.
D’après Rabbi El’azar ben ‘Azarya, quand une femme a un rejet de matière séminale de son mari le troisième jour qui suit leurs derniers rapports, elle est pure
– même s’il ne s’est pas encore passé trois jours entiers – car la matière séminale s’est déjà putréfiée à ce moment-là. Selon Rabbi Yichma’el, la femme n’est pure que si elle a rejeté la matière séminale après plus de quatre jours entiers. En revanche, elle est impure si le rejet a eu lieu dans les trois jours qui suivent les derniers rapports, c’est-à-dire au bout de quatre, cinq ou six ‘Onote – sachant qu’une ‘Ona correspond à un jour ou une nuit. Selon Rabbi ‘Akiva, elle est impure si le rejet a lieu jusqu’à la cinquième ‘Ona qui suit les derniers rapports.
Une non-Juive ayant rejeté la matière séminale d’un partenaire juif est impure, alors qu’une Juive ayant rejeté celle d’un partenaire non-juif est pure.
L’immersion d’une femme après des relations conjugales n’est pas valable si elle ne s’est pas nettoyée auparavant pour faire disparaître toute goutte de matière séminale qui pourrait couler par la suite.
De même, d’après un premier Sage, anonyme, quand un Ba’al Kéri n’a pas uriné avant son immersion, il redeviendra impur à la prochaine miction, car on craint que des gouttes de matière séminale s’écoulent à ce moment-là. Selon Rabbi Yossè, cette crainte n’existe pas pour un homme jeune et en bonne santé.
Quand une femme s’est immergée dans un Mikvé, à la fin de la période d’impureté menstruelle, avec des pièces de monnaie qu’elle a gardées en bouche, elle redevient permise à son mari. Cependant, elle est rendue impure par sa salive collée aux pièces de monnaie; en conséquence, elle ne peut consommer de la nourriture sacrée ni entrer au Temple.
Si elle a mis ses cheveux dans la bouche, ou si elle a serré les mains ou les lèvres, son immersion n’est pas valable et elle reste interdite à son mari, car l’eau du Mikvé n’a pu parvenir à tous les endroits du corps.
D’après un premier Sage, anonyme, quand on tient une personne ou un objet impurs au moment de leur immersion, ils restent impurs, parce que l’eau ne peut pénétrer à l’endroit où ils sont tenus. Cependant ; si on s’était mouillé la main dans le Mikvé avant de les tenir, ils sont purs.
Rabbi Chim’one précise que l’immersion est valable si on a tenu la personne ou l’objet sans les serrer fortement.
Enfin, la michna enseigne que l’eau du Mikvé n’a pas besoin de pénétrer dans les cavités et les replis du corps – qui doivent, néanmoins, être parfaitement propres, car l’immersion est invalidée si un élément étranger empêche l’eau d’y accéder.