Extrait du traité Bérakhote p. 54a
Faut-il prononcer une bénédiction sur le site d’un miracle accompli pour un individu ?
a. Introduction : Selon la première michna du neuvième chapitre de Bérakhote,sur les lieux d’un miracle qui s’est accompli pour tout le peuple d’Israël, on récite la bénédiction suivante : « Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui a opéré des miracles pour nos pères en cet endroit. »
La Guémara va d’abord indiquer le verset d’où cette règle est tirée, puis préciser si cette obligation s’applique aussi pour un miracle accompli en faveur d’un simple particulier.
b.Traduction du passage :
Dans quel texte biblique transparaît l’obligation de rendre hommage à D.ieu pour les miracles accomplis à l’intention de nos ancêtres ? Rabbi Yo’hanane répond : Lorsque Yitro entendit de la bouche de Moché les miracles dont le peuple hébreu avait bénéficié lors de la traversée de la mer des Joncs et de la guerre contre Amalec, il s’exclama (Chémote 18.10) : « Béni soit l’Eternel qui vous a sauvés de la main des Egyptiens et de la main de Pharaon. »
Puisque la michna évoque seulement les prodiges accomplis en faveur de l’ensemble du peuple, la Guémara demande : Faut-il en déduire que nous devons rendre grâce à D.ieu uniquement pour un miracle collectif, et non pour celui accompli en faveur d’un simple particulier ? Pourtant on peut apporter la preuve du contraire par l’histoire suivante : Ayant échappé par miracle à un lion qui l’avait attaqué dans la contrée d’Abar Yamina, au sud de l’Euphrate, un voyageur se présenta devant Rava qui lui recommanda : Chaque fois que tu repasses par cet endroit, récite la formule : « Béni…. qui a accompli pour moi un miracle en ce lieu ».
En outre, on raconte aussi qu’un jour, Mar fils de Ravina mourait de soif alors qu’il traversait la vallée désertique de ‘Aravote. Une source d’eau lui apparut par miracle et il put boire à satiété. A une autre occasion, un chameau enragé se jeta sur lui au marché de Mé’hoza et il put se réfugier in extremis dans une maison, grâce à une brèche qui s’ouvrit à ce moment-là dans un mur. Chaque fois qu’il revenait à ‘Aravote, il récitait la formule : « Béni…. qui a accompli pour moi un miracle à ‘Aravote et contre le chameau » ! Quand il repassait par le marché de Mé’hoza, il disait : « Béni…. qui a accompli pour moi un miracle contre le chameau et à ‘Aravote ».
Donc, contrairement à ce qui apparaît de la michna, il faut aussi réciter une bénédiction sur le site d’un miracle individuel !
Réponse : La michna parle de la bénédiction qui doit être prononcée par tout un chacun sur le site d’un miracle collectif. Sur les lieux d’un miracle individuel, seul l’intéressé est tenu de la réciter. ((>)) |