N0427 - Haftara de la semaine : ‘Amos 2.6 à 2.16 et 3.1 à 3.8
Quelques rapports avec la Paracha, puis traduction.
Notre relation à D.ieu est étroitement liée à notre relation à autrui
(1) Rappel :Originaire de la ville de Téko’a, dans le royaume de Yéhouda, le prophète ‘Amos se rend en Samarie pour critiquer sévèrement la corruption de la classe dirigeante et annoncer la chute du royaume d’Israël. Il insiste sur le fait qu'on ne peut séparer la religion de la justice sociale et proclame l'existence d'un D.ieu universel qui châtie les péchés d’Israël comme ceux des autres peuples de la Terre. Sa dernière prophétie porte sur la restauration future de la maison de David au sein d’une société juste.
- Versets 2.6 à 2.8 : Le royaume d’Israël va être détruit à cause de la corruption qui y règne.
- Versets 2.9 et 2.10 : Les sujets du royaume d’Israël n’ont pas témoigné de gratitude envers D.ieu pour tous les bienfaits qu’Il a accomplis en leur faveur.
- Versets 2.11 à 2.16 : Non contents d’adopter eux-mêmes une mauvaise conduite, ils ont incité les Naziréens à enfreindre leur vœu et empêché les prophètes de parler. Par conséquent, ils n’échapperont pas au châtiment divin.
- Versets 3.1 à 3.8 : Le peuple ne doit pas voir dans le malheur qui s’abat sur lui un événement fortuit, mais une punition infligée par D ieu pour l’inciter au repentir.
a. Le passage tiré des chapitres 2 et 3 d ‘Amosa été choisi comme Haftara de Parachate Vayéchev parce qu’il évoque, notamment, au verset 2.6 la vente de Yossef par ses frères : « Ainsi parle l’Eternel : A cause du triple, du quadruple crime d’Israël, Je ne le révoquerai pas [Mon arrêt] parce qu’ils vendent le juste pour de l’argent, et le pauvre pour une paire de sandales. ».
b. En outre, il est écrit (ibid. 3.12) : : « De même que le berger n’arrache de la gueule du lion que deux pattes ou un lobe d’oreille, ainsi seront sauvés les Enfants d’Israël ». A l’instar du berger qui arrache au lion une partie de sa proie afin de prouver au propriétaire que l’animal a été dévoré, les frères présentèrent à leur père la tunique ensanglantée de Yossef pour montrer qu’il avait été dévoré par une bête sauvage.
c. De manière générale, la Haftara insiste sur le fait que – contrairement au mauvais exemple donné par Yossef et ses frères – notre lien avec D.ieu ne doit pas être au détriment de notre relation à autrui.
En effet, dans le passage antérieur au début de la Haftara, le prophète ‘Amos prend à parti le royaume de Yéhouda qui « a méprisé la Tora de l’Eternel et violé Ses statuts. » Puis, dans notre texte, il critique le royaume d’Israël, dont les habitants « vendent le juste pour de l’argent, et le pauvre pour une paire de sandales. » Le premier royaume a donc péché contre D.ieu et le second contre autrui.
Le prophète réprouve les deux sortes de transgressions, sans aucune distinction entre le domaine religieux et la justice sociale.
Dans le royaume de Yéhouda, on mettait davantage l’accent sur les commandements religieux : le culte sacrificiel était observé, les fidèles affluaient au Temple, le Chabat et les fêtes étaient célébrés, les lois de la pureté rituelle étaient suivies à la lettre.
Dans le royaume d’Israël, c’était l’inverse : on veillait à la justice sociale, mais les lois religieuses étaient négligées et même tournées en ridicule,
Or, les deux sont étroitement liés et complémentaires. On ne saurait faire un choix entre les 613 Mitsvote de la Tora, en appliquant uniquement celles qui s’accordent avec notre tempérament ou notre mentalité. Il n’y a pas de judaïsme « à la carte », une religion personnelle forgée à la convenance de chacun. Les devoirs envers le prochain sont des obligations religieuses au même titre que les autres Mitsvote et les liens avec D.ieu ne peuvent se nouer au détriment de la relation à autrui .((>))
2.6. Ainsi parle l’Eternel : A cause du triple, du quadruple crime du royaume d’Israël, Je ne lui pardonnerai pas, parce que les juges vendent le juste pour de l’argent en acceptant d’importants pots-de-vin en échange de sa condamnation, et le pauvre pour une simple paire de sandales.
7. Ils convoitent jusqu’à la poussière du sol répandue sur la tête des malheureux qui, en cas de refus de se plier à la décision inique du tribunal, sont jetés à terre sans ménagement par les représentants des forces de l’ordre. En semant la terreur, ils font dévier la route des humbles qui espèrent leur échapper en empruntant des chemins tortueux. Un fils et son père s’unissent sans honte à la même jeune fille ayant noué des engagements matrimoniaux avec l’un des deux, pour profaner exprès Mon saint nom, et pas simplement pour assouvir leur désir.
8. Près de chaque autel bâti pour une divinité étrangère, ils s’étendent pour festoyer sur des vêtements pris en gage, par des juges corrompus, aux personnes qui n’acceptent pas leur décision injuste, et le vin provenant des amendes illégales, ils le boivent dans le temple de leurs dieux idolâtres.
9. Et c’est Moi pourtant qui, devant son refus de Me reconnaître, ai détruit l’Amorréen, dont la stature égalait celle des cèdres et la vigueur celle des chênes, et J’ai anéanti ses fruits au-dessus, ses racines en dessous, sans rien laisser.
10. Mais vous, vous Me connaissez parfaitement, car c’est Moi qui vous ai fait monter du pays d’Egypte, qui vous ai dirigés dans le désert quarante années en comblant tous vos besoins, pour vous mettre ensuite en possession du pays de l’Amorréen.
11. Et c’est parmi vos fils que J’ai suscité des prophètes et fait résider Ma Présence , parmi vos adolescents J’ai fait souffler un vent de pureté afin qu’ils fassent vœu de naziréat*. N’en est-il pas ainsi, fils d’Israël ? dit l’Eternel, comment pourriez-vous le nier ?
12. Mais vous avez incité les Naziréens* à boire du vin, et vous avez empêché les prophètes de prophétiser.
13. Eh bien ! Si J’ai châtié les autres peuples qui ont refusé de Me reconnaître, Je dois vous punir à plus forte raison car vous avez péché contre Moi malgré tous les bienfaits que je vous ai prodigués. C’est pourquoi, où que vous soyez, Je vais vous écraser sur place comme un chariot chargé de gerbes écrase [le sol].
14. La fuite deviendra impossible au plus agile, car vos ennemis seront partout, le plus fort ne pourra déployer sa force au combat, ni le plus vaillant sauver sa vie.
15. Tremblant de peur, l’archer ne tiendra pas ferme face à l’ennemi, l’homme aux pieds légers ne pourra s’échapper, ni le cavalier sur son cheval assurer son salut.
16. Le plus brave parmi les guerriers s’enfuira nu ce jour-là après avoir abandonné ses armes pour courir plus vite, dit l’Eternel.
3.1. Ecoutez cette parole que prononce l’Eternel sur vous, Enfants d’Israël, sur toute la famille que J’ai fait monter du pays d’Egypte ! La voici :
2. C’est vous seuls que J’ai distingués entre toutes les familles de la terre ; Je vous ai aimés plus que toute autre, et pourtant vous avez péché contre Moi. C’est pourquoi Je vous demande compte de toutes vos fautes.
3. Deux hommes marchent-ils ensemble s’ils ne se sont pas entendus d’avance sur l’heure du départ ?
4. Le lion rugit-il dans la forêt, sans avoir de proie ? Le lionceau fait-il entendre ses cris de joie de plaisir du fond de sa tanière, s’il n’avait fait une prise ?
5. Le passereau tomberait-il dans le piège posé sur le sol, si le piège ne l’attendait ? Et le piège se soulèverait-il de terre par les mouvements désespérés faits par l’oiseau pour s’échapper, s’il n’avait fait une prise ?
6. La trompette sonnera-t-elle dans une ville pour annoncer l’arrivée de l’ennemi sans mettre le peuple en émoi ? Un malheur n’atteindra-t-il la cité si l’Eternel n’en est l’auteur ? De même, un malheur ne s’abat pas sur la ville par hasard ; il vient toujours en punition d’un péché.
7. Car le Seigneur-Eternel n’accomplit rien sans avoir révélé Son dessein à Ses serviteurs, les prophètes, ce qui prouve bien que tout est le fait de la Providence.
8. Le lion a rugi, qui n’aurait peur ? De même, puisque le Seigneur-Eternel a parlé aux prophètes et leur a ordonné de transmettre un message, qui parmi eux ne prophétiserait et garderait secret ce qu’il doit rendre public ? |