M0428 - Michna pour vendredi : traité Mikvaote, Chapitre 9 >
Introduction et liste des questions abordées
Les corps étrangers qui invalident l’immersion
(1) Rappel : Un homme ou un objet rendus impurs doivent être purifiés par immersion dans un Mikvé* [bain d’eau de pluie d’une contenance minimale de quarante Séas (= au moins 455 litres) ou dans l’eau d’une source (voir Vayikra 11,36)]. Pour que l’immersion soit valable, il faut que toutes les parties du corps de la personne ou de l’objet soient en contact direct avec l’eau, sans qu’aucun élément étranger ne fasse séparation (« ‘Hatsitsa »)
(2) Récapitulatif des questions traitées dans le chapitre :
Première et deuxième michna : Quels corps étrangers font séparation lors de l’immersion d’un homme et d’une femme ?
Troisième et quatrième michna : Quels corps étrangers ne font pas séparation ?
Cinquième, sixième et septième michna : Quels corps étrangers font séparation lors de l’immersion de différents objets et de toutes sortes de vêtements ?
(3) Exposé de la première michna du chapitre 9 du traité Mikvaote :
D’après un premier Sage, anonyme, les corps étrangers qui font séparation lors de l’immersion d’une personne sont : les fils de laine ou de lin et les rubans avec lesquels les filles attachent solidement les cheveux, si bien que l’eau ne peut y pénétrer.
Selon Rabbi Yéhouda, les fils de laine et de lin ne font pas séparation, car ils sont suffisamment lâches pour permettre le passage de l’eau. ((>))
Première michna : D’après un premier Sage, anonyme, les corps étrangers qui font séparation lors de l’immersion d’une personne sont : les fils de laine ou de lin et les rubans avec lesquels les filles attachent solidement les cheveux, si bien que l’eau ne peut y pénétrer.
Selon Rabbi Yéhouda, les fils de laine et de lin ne font pas séparation, car ils sont suffisamment lâches pour permettre le passage de l’eau.
On a vu précédemment que des fils de laine ou de lin solidement attachés aux cheveux font séparation. Il en va de même pour les poils emmêlés de la poitrine, de la barbe, ou ceux du pubis chez la femme ; la chassie sur le bord des yeux ; la croûte qui se forme sur les bords d’une plaie ; un pansement ; de la résine ou une saleté qui ont séché sur la peau ; le noir collé sous l’ongle ; les fines particules de saleté qui se forment sur les mains quand on les frotte l’une contre l’autre ; la boue d’un bourbier (« Tite Hayavène » ; voir Téhilim 40,3), celle utilisée par un potier, et la boue liquide (« Guèts Yévani ») qui, une fois séchée, se dresse sur la route comme des pieux.
Selon Rabbi Yossè, la boue d’un potier ne fait pas séparation, parce qu’elle ne colle pas à la peau, contrairement à la boue mélangée avec du blanc d’œuf, servant à colmater des fissures.
Si l’une de ces sortes de boues se trouve dans un Mikvé*, il ne faut pas s’immerger dans cette partie du bain rituel.
Si elle a été rendue impure, on ne peut la purifier en la mettant en contact avec un Mikvé.
Ces trois sortes de boues collent à la peau et font séparation même si elles sont liquides, et les autres, seulement si elles sont sèches ; par conséquent, un homme peut s’immerger dans un bain rituel même s’il a sur son corps de la boue liquide d’une autre sorte.
A priori, on ne doit pas s’immerger avec de la terre sur les pieds, de peur qu’elle se mélange avec l’eau et forme une pâte qui fait séparation ; a posteriori, l’immersion est valable.
On ne doit pas plonger une bouilloire dans un Mikvé avant de l’avoir frottée pour enlever la suie qui s’est formée dessus.
Voici, d’après un premier Sage, anonyme, les choses qui ne font pas séparation chez un homme : les cheveux de la tête, les poils des aisselles et du pubis, même emmêlés. Selon Rabbi Eli’ézer, que ce soit pour un homme ou une femme, ce qui les dérange fait séparation ; ce qui ne les dérange pas ne fait pas séparation.
Autres choses qui ne font pas séparation : la chassie liquide dans les yeux ; la croûte qui s’est formée sur une plaie ; la résine liquide ; des saletés sur la peau encore humides ; le résidu qui se forme sous les ongles quand on se gratte la peau ; un ongle à moitié détaché ; le duvet d’un nourrisson qui tombe naturellement.
D’après un premier Sage, anonyme, une tache de goudron ou de myrrhe fait séparation :
- à l’intérieur ou à l’extérieur d’un objet en verre ;
- sur une table, une tablette ou un petit divan propres.
- Sur le lit d’un riche propriétaire, mais pas sur celui d’un pauvre ;
- sur la selle du propriétaire d’un âne, mais pas sur celles des porteurs d’outres ;
- et sur le bât d’un âne.
Selon Rabane Chim’one ben Gamliel, la tache de goudron ou de myrrhe ne fait séparation que si elle a au moins la taille d’une pièce de monnaie romaine appelée « Issar » (« as » en français).
D’après un premier Sage, anonyme, une tache de goudron ou de myrrhe fait séparation sur un vêtement seulement si elle le traverse de part en part ; selon Rabbi Yichma’el, cité par Rabbi Yéhouda, même si elle n’apparaît que d’un seul côté du vêtement. Rabbi Yossè partage cet avis pour les vêtements des Sages – appelés « les bâtisseurs du monde » – qui veillent à porter des habits parfaitement propres ; pour ceux d’un rustre, il est d’accord avec le premier maître, anonyme.
Les taches sur le tablier de ceux qui enduisent les tonneaux de goudron, sur celui des potiers et des agriculteurs qui taillent les arbres ne font pas séparation, car les intéressés ne veillent pas à la propreté de leur vêtement de travail. La règle générale est la suivante : toute saleté qui dérange celui qui porte le vêtement fait séparation ; ce qui ne le dérange pas ne fait pas séparation. |