G0437 - Guemara pour dimanche
Extrait du traité Bérakhote p. 5a
Mesures de protection contre les forces du mal : la lecture du Chéma’ avant de dormir et l’étude de la Tora
(1) Introduction : Ce passage du Talmud va indiquer, versets à l’appui :
- les effets bénéfiques de la lecture du Chéma au lit : elle protège des démons intérieurs et des malfaisants ;
- le mérite de l’étude de la Tora, qui a le pouvoir d’éloigner les souffrances.
(2) Traduction :
a. La lecture du Chéma’ au lit :
- Rabbi Yits’hak a déclaré : Qui récite le Chéma’ au lit est aussi bien armé contre les démons (intérieurs ou extérieurs) que s’il tenait en main une épée à double tranchant. En effet, il est dit ( Téhilim 149,6) : « Les louanges de l’Eternel dans leur gorge et une épée à double tranchant dans leur main ». « Les louanges de l’Eternel » font référence au Chema’ récité au lit, puisqu’il est écrit au verset précédent : « Les hommes pieux exultent avec honneur, ils entonnent des louanges sur leur couche ».
- Rabbi Yits’hak a exprimé la même idée dans cette formulation légèrement différente : Les malfaisants abandonnent celui qui récite le Chéma’au lit. En effet, il est dit ( Iyov 5,7) : « Les fils du feu élèveront leur vol ». Or, le « vol » fait allusion à la Tora qui a tendance à s’envoler de notre mémoire, car il est dit ( Michlè 23,5) : « Tes yeux volent-ils vers elle (après t’en être détourné ne fût-ce qu’un seul instant – il n’y a plus rien ! » Et le feu se réfère aux malfaisants, car il est dit ( Dévarim 32,24) : « Minés par la faim, consumés par le feu (de la passion) et Kétev Meriri », assimilé au « démon de midi » (voir Téhilim 91,6). En conséquence, le verset de Iyov se comprend ainsi : « Les fils du feu », c-à-d. les démons qui hantent l’homme et les forces malfaisantes qui s’attaquent à lui « s’élèveront » et disparaîtront grâce aux paroles de la Tora – telles que le passage du Chéma’ . ((>))
De ce même verset de Iyov : « Les fils du feu élèveront leur vol », Reich Lakich déduit que l’étude de la Tora libère de la souffrance. En effet, il convient avec Rabbi Yits’hak que le « vol » désigne la Tora qui a tendance à s’envoler de notre mémoire ; mais d’après lui, « le feu » renvoie à la souffrance, puisqu’ils sont mis en regard dans le verset : « Minés par la faim, consumés par le feu ».
Rabbi Yo’hanane* lui réplique : L’idée que l’étude de la Tora préserve de la souffrance est évidente même pour les petits écoliers qui n’ont pas encore appris le Livre de Iyov, mais qui connaissent bien ce verset du Pentateuque ( Chémote 15,26) : « Il dit : Si tu écoutes la voix de l’Eternel, ton D.ieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, prête l’oreille à Ses commandements et observe toutes Ses lois, toutes les maladies dont J’ai affligé l’Egypte Je ne t’en affligerai pas, car Je suis l’Eternel qui te guérit ».
En vérité, poursuit Rabbi Yo’hanane, on peut déduire de l’Ecriture un enseignement bien connu, à savoir que le Saint béni soit-Il suscite de terribles souffrances contre celui qui n’étudie pas autant qu’il le pourrait. En effet, le Psalmiste déclare ( Téhilim 39,3) : « Je restais muet, en silence, je me taisais en l’absence de ce qui est bon… ». « Ce qui est bon », c’est la Tora, puisqu’il est écrit ( Michlé 4,2) : « Oui ! Je vous ai livré une bonne prise, Ma Tora, ne l’abandonnez point ». Suivant cette interprétation, le roi David, l’auteur des Psaumes, attribue ses souffrances à l’absence de « ce qui est bon », c’est-à-dire au fait d’avoir négligé l’étude de la Tora.
c. D.ieu est heureux d’avoir donné Sa Tora
A propos du verset de Michlè rapporté ci-dessus, Rabbi Zeira (ou Rabbi ‘Hanina bar Papa selon une autre version) a déclaré : On peut constater que le Saint béni soit-Il n’agit pas comme un être de chair et de sang. Normalement, le vendeur, amené à céder un bien personnel qui lui était très cher, est triste de s’en séparer, alors que l’acheteur est content de son acquisition. Mais le Saint béni soit-Il a donné la Tora à Israël et Il est tout content, puisqu’Il continue à vanter ses qualités en la présentant comme « une bonne prise » qui ne doit pas être abandonnée. |