G 0045 -Guémara pour vendredi
Exposé de l’extrait p 7b du traité Nida >
Rabbi Yéhochoua’ donne raison à Rabbi Eli’ézer après la mort de ce dernier
a. Introduction : La troisième michna du traité Nida rapporte la controverse suivante : Selon Rabbi Eli’ézer, quatre femmes n’étant pas censées avoir un flux menstruel ne deviennent impures qu’au moment où il se produit – et non vingt-quatre heures plus tôt ni depuis la dernière vérification intime :
. La jeune fille ayant ses règles pour la première fois.
. La femme enceinte.
. La femme qui allaite.
. La femme ayant atteint un âge proche de la ménopause, qui n‘a pas eu de règles depuis 90 jours.
Par conséquent, selon Rabbi Eli’ézer, si l’une de ces femmes a touché un aliment la veille de l’apparition de ses règles, il ne sera pas déclaré impur, car elle-même ne l’était pas encore.
Rabbi Yéhochoua’, lui, atteste : « Je n’ai entendu cette loi que pour la jeune fille ayant ses premières règles ».
b. Traduction de l’extrait p. 7b du traité Nida,
Selon une baraïta, Rabbi Eli’ézer répliqua à Rabbi Yéhochoua’ : « Toi tu n’as pas entendu, mais moi j’ai entendu. Toi, tu n’as entendu cette loi que pour la jeune fille ayant ses règles pour la première fois, mais moi je l’ai entendue pour beaucoup d’autres (c’est-à-dire pour les quatre femmes mentionnées précédemment) On ne dit pas à celui qui n’a pas vu la nouvelle lune de porter témoignage à son sujet (afin que le tribunal rabbinique puisse fixer Roch ‘Hodech*) ; c’est seulement à celui qui a vu la nouvelle lune que l’on peut demander de venir témoigner ». De même, moi j’ai entendu que la loi de la michna s’applique à quatre femmes ; je ne vais pas renier l’enseignement que j’ai reçu sous prétexte que toi, tu ne l’as pas entendu ! »
Tant que Rabbi Eli’ézer était vivant, atteste la Guémara, Rabbi Yéhochoua’, on a suivi l’avis de Rabbi Yéhochoua’. Après la mort de Rabbi Eli’ézer, Rabbi Yéhochoua’ lui redonna raison, en déclarant que la loi de la non-rétroactivité de l’impureté rituelle s’appliquait aux quatre femmes mentionnées par son collègue.
Et pourquoi n’a-t-il pas pris cette initiative du vivant de Rabbi Eli’ézer ? Parce que ce dernier était un disciple de l’Ecole de Chamaï. Si Rabbi Yéhochoua’ s’était rangé à son opinion sur ce point, les gens en seraient peut-être venus à adopter systématiquement les avis de Rabbi Eli’ézer, conformes à l’Ecole de Chamaï et donc contraires à la Halakha – et par respect pour Rabbi Eli’ézer, on n’aurait rien pu faire pour les en empêcher. Ce problème n’existant plus après le décès de Rabbi Eli’ézer, Rabbi Yéhochoua’ décida alors de statuer comme lui.((>))
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