G0485 – Guémara pour dimanche,
Extrait du traité Bérakhote page 5b
Les règles d’or d’Aba Binyamine.
a. Une baraïta* rapporte cette déclaration d’Aba Binyamine : « Tout au long de mon existence, je me suis astreins à deux choses : prier devant mon lit et le placer dans l’axe nord-sud. »
Qu’a-t-il voulu dire par « prier devant mon lit » ? Il est inconcevable de comprendre cette phrase au sens littéral, car Rav Yéhouda a déclaré au nom de Rav (ou, selon d’autres, au nom de Rabbi Yéhochoua’ ben Lévi) : « D’où savons-nous que celui qui prie doit enlever tout meuble faisant séparation entre lui et le mur de la maison devant lequel il se tient ? Du verset (Yécha’ya 38,2) : « ‘Hizkiya se tourna vers le mur et pria ».
A l’évidence, Aba Binyamine n’a pu se vanter d’avoir contrevenu toute sa vie à une règle établie, même si elle n’est pas contraignante !
En réalité, explique la Guémara, Aba Binyamine a voulu dire qu’il a toujours prié au lever du lit, avant toute autre activité.
Aba Binyamine s’était félicité aussi d’avoir placé son lit dans l’axe nord-sud, car Rabbi ‘Hama fils de Rabbi ‘Hanina a déclaré au nom de Rabbi Yits’hak que c’était un bon moyen d’engendrer des garçons, comme le laisse entendre le verset (Téhilim 17,14) : « Et ton nord rend leur ventre plein ; ils seront repus de fils ». Rav Na’hmane bar Yits’hak assure que celui qui observe cette loi évite à sa femme des fausses couches. En effet, il est écrit : « Et ton nord rend leur ventre plein » et le verset (Bérèchite 25,24): « Quand furent pleins les jours de son enfantement, et voici deux jumeaux étaient dans son ventre » montre que l’Ecriture utilise le mot « plein » dans ce contexte pour désigner une grossesse menée à terme.
b. Une seconde baraïta rapporte cet autre enseignement d’Aba Binyamine : « On rejette totalement la prière de celui qui part d’une synagogue isolée sans attendre son compagnon, plus lent, qui était venu avec lui, car il est dit (Iyov 18,4) : « Il (D.ieu) déchire devant lui (la prière qu’il a récitée du plus profond de) son être (en lui disant) : Est-ce à cause de toi que la terre sera abandonnée ? » En outre, sa désertion entraîne le départ de la Présence divine, car il est dit dans la suite du verset : « Le Rocher s’en ira du lieu où il était » et le Rocher désigne le Saint béni soit-Il, puisqu’il est écrit (Dévarim 32,18) : « Tu as oublié le Rocher qui t’a enfanté ».
Et s’il a attendu son compagnon, quelle sera sa récompense ?
Selon Rabbi Yossè fils de Rabbi ‘Hanina, il mérite ces bénédictions (Yécha’ya 48, 18-19) : « Si tu avais attendu [ton compagnon, conformément à Mon commandement] de faire du bien à autrui, ton bonheur serait comme un fleuve et ta justice comme les vagues de la mer, ta descendance serait comme le sable et les rejetons de tes entrailles comme les galets… » ((>))
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