G 0005 - Guémara pour dimanche
Exposé de l’extrait p.12b du traité Bérakhote,
A propos de la mention de la sortie d’Egypte
a. Introduction : La dernière michna du premier chapitre de Bérakhote rapporte que, selon Ben Zoma, même si le troisième paragraphe du Chéma’ est centré sur la Mitsva des Tsitsiot (« les franges » rituelles d’un vêtement à quatre coins) qui ne s’applique pas pendant la nuit, il faut le réciter aussi le soir, afin de faire mention de la sortie d’Egypte. Cet avis est contesté par les autres Sages.
En fait, ils sont divisés sur le sens du verset (Dévarim 16,3) : « Afin que tu te souviennes du jour où tu es sorti d’Egypte tous les jours de ta vie ». Selon Ben Zoma, l’expression « tous les jours de ta vie » inclut le jour et la nuit ; d’après les autres Sages, la Tora veut dire qu’il faut rappeler la sortie d’Egypte de nos jours (en journée) et aux temps messianiques.
b. Traduction de l’extrait p.12b du traité Bérakhote,
Ben Zoma objecta à ses contradicteurs : Comment pouvez-vous affirmer que nous ferons encore mention de la sortie d’Egypte aux temps messianiques, alors qu’il est écrit (Yurmeya 23,7-8) : « En vérité, des jours viendront, dit l’Eternel, où l’on ne dira plus : “Vive l’Eternel qui a fait monter les Enfants d’Israël du pays d’Egypte”, mais “Vive l’Eternel qui a fait monter, qui a ramené les descendants de la maison d’Israël du pays du nord et de toutes les contrées où Je les avais relégués !” »
Ils lui répondirent : Ce verset ne signifie pas que l’on ne fera plus mention de la sortie d’Egypte, mais que l’on mettra l’accent sur la libération d’Israël de l’assujettissement aux autres puissances étrangères, la sortie d’Egypte passant, de ce fait, au second plan.
De même, ajoutent-ils, quand D.ieu déclara au troisième Patriarche (Bérèchite 35,10) : « Ton nom ne sera plus Ya’akov, mais Israël sera ton nom », Il n’entendait pas supprimer totalement le nom de Ya’akov, mais accorder une place primordiale à « Israël ».
Que la sortie d’Egypte sera éclipsée par la Délivrance finale est confirmé par le verset (Yécha’ya 43,18) : « Ne vous remémorez pas les premiers événements » – l’assujettissement aux puissances étrangères – « et ne méditez pas les choses passées » – la sortie d’Egypte. Car « voici que Je réalise une chose nouvelle, elle germe maintenant » ; suivant une explication de la Tossefta*, rapportée par Rav Yossef, la « chose nouvelle », c’est la guerre de Gog et Magog qui se terminera par la victoire miraculeuse d’Israël. Celui-ci ressemble à un promeneur qui, après avoir survécu à l’attaque d’un loup racontait sans cesse comment il en avait réchappé. Puis, rescapé des griffes d’un lion, encore plus dangereux, il ne cessait de raconter cette nouvelle histoire. Sauvé par la suite de la morsure d’un serpent venimeux, il oublia les deux premières aventures et racontait toujours celle du serpent. Ainsi, les malheurs les plus récents des Enfants d’Israël leur font oublier les plus anciens. En définitive, seul le souvenir de la Délivrance ultime subsistera.((>))
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