T0505 - Tora pour mercredi : versets 44.33 à 45.4
Traduction du texte du jour incluant des commentaires de Rachi.
A la fin du plaidoyer de Yéhouda, Yossef se fait reconnaître par ses frères
Introduction : Plaidant la cause de Binyamine, condamné à l’esclavage pour vol, Yéhouda a affirmé que leur père mourrait de chagrin si son plus jeune fils ne revenait pas. Pour éviter ce grand malheur, il fait une nouvelle proposition.
#7933. « Donc, de grâce, que ton serviteur, à la place du jeune homme, reste esclave de mon seigneur et que le jeune homme reparte avec ses frères.
34. Car comment retournerais-je près de mon père sans ramener son enfant? Pourrais-je voir la douleur qui accablerait mon père? »
1. Yossef ne put se contenir. Il ne pouvait supporter que ses frères soient humiliés en présence de tous ceux qui l'entouraient. Il s'écria: « Faites sortir tout le monde d'ici ! » Et personne ne fut présent lorsque Yossef se fit connaître à ses frères.
2. II éleva la voix en pleurant. Les Egyptiens l'entendirent, la maison de Pharaon l'entendit,
3. Il dit à ses frères : « Je suis Yossef. Mon père vit-il encore? » Mais ses frères ne purent lui répondre, car ils étaient frappés de stupeur mêlée de honte.
4. Les voyant reculer sous le poids de la honte, Yossef dit à ses frères : « Approchez-vous de moi, je vous prie. » Et ils s'approchèrent. II reprit : « Je suis Yossef, votre frère que vous avez vendu pour l'Egypte ».
Commentaire sur le verset 45.3, tiré du Midrach, Rav Yits’hak Blazer* et Rav ‘Haïm Schmoulévitz*
« Rabbi Chim’one ben El’azar dit : Malheur à nous au jour de la réprimande, au jour du Jugement. Si les frères de Yossef ne purent lui répondre parce qu’ils étaient frappés de stupeur, nous serons encore plus embarrassés quand le Saint béni soit-Il viendra nous demander des comptes » (Yalkoute Vayigach 152).
Où y a-t-il ici une réprimande adressée par Yossef à ses frères ?
Rav Yits’hak Blazer, cité dans Ma’yano chel Tora*, la perçoit dans la question de Yossef : « Mon père est-il encore en vie ». Il savait très bien que Ya’akov était vivant, puisque ses frères le lui avaient répété à plusieurs reprises. En vérité, sa question était une critique voilée, comme s’il leur avait dit : «Vous avez essayé de m’apitoyer en me parlant du chagrin que votre père éprouverait si Binyamine ne revenait pas. Mais mon père est-il encore en vie après le grand chagrin que vous lui avez causé en me vendant comme esclave et en lui faisant croire que j’étais mort ? »
Selon Rav ‘Haïm Schmoulévitz (Si’hote Moussar*), la plus grande réprimande que l’on puisse adresser à l’homme, c’est de lui montrer qu’il s’est trompé. Quand Yossef se fit connaître à ses frères, il leur a prouvé qu’au lieu de mettre en échec la réalisation de ses rêves, ils avaient contribué en fait à leur accomplissement. De même qu’ils furent remplis de honte lors de cette prise de conscience, nous le serons certainement lorsque le Saint béni soit-Il nous montrera dans l’au-delà toutes les erreurs commises au cours de notre existence !
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