M 0052 - Michna pour dimanche:
traité Bérakhote, Chapitre 2
Structure du Chéma’ et l’intention requise au moment de sa lecture
(1) Introduction: Les principaux thèmes des trois paragraphes du Chéma’ qui doit être lu matin et soir sont: l’acceptation de la royauté de D.ieu ; l’acceptation de Ses commandements et la Mitsva des Tsitsiote. Pour s’acquitter d’une telle obligation, qui s’accomplit par la parole, il faut avoir l’intention d’obéir à D.ieu et s’efforcer de comprendre le sens des mots.
(2) Questions abordées dans le chapitre
Première michna:
- Celui qui récite le Chéma’ sans comprendre ce qu’il dit est-il quitte de son obligation?
- A-t-on le droit de s’interrompre au cours de la récitation du Chéma’?
Deuxième michna: Qu’appelle-t-on « entre les paragraphes? » Quelle est la suite logique entre les trois paragraphes du Chéma’?
Troisième michna: Celui qui a récité le Chéma’ d’une voix inaudible, sans articuler ou à rebours est-il dispensé de son obligation? Que faire en cas d’erreur au milieu de la récitation du Chéma’?
Quatrième michna: Des ouvriers qui travaillent sur un arbre peuvent-ils rester là haut pour réciter le Chéma’?
Cinquième et huitième michna: Un marié est-il dispensé du Chéma’ le soir de ses noces?
Sixième michna: Celui qui vient de perdre sa femme a-t-il le droit de se laver?
Septième michna: Un maître reçoit-il des condoléances à la mort de son esclave?
Huitième michna : Un mari a-t-il le droit de lire le Chéma’ la nuit de noce ?
(3) Exposé michna inspiré du commentaire du Kéhati*,
Première michna: Celui qui lit Sèfer Dévarim dans un Rouleau de la Tora et arrive au Chéma’ (dans le sixième chapitre du Livre) au moment où l’obligation de réciter ce passage entre en vigueur est quitte de cette Mitsva seulement s’il s’est appliqué à lire tous les mots correctement, avec l’intention de s’acquitter et en comprenant le sens du texte – et au moins le premier verset: « Ecoute Israël, l’Eternel est notre D.ieu, l’Eternel est Un ».
Au milieu d’un paragraphe, celui qui récite le Chéma’ ou l’une des bénédictions qui l’encadrent peut saluer ceux dont il pourrait craindre les représailles pour insoumission – par exemple le gouverneur de la ville – et rendre son salut aux personnes dignes de respect – telles que son père ou son maître. Entre les paragraphes, il peut saluer une personne respectable et rendre son salut à tout homme. ((>))
Deuxième michna: Selon la fin de la michna précédente, il est permis « entre les paragraphes » de saluer une personne respectable et de rendre son salut à tout homme.
Qu’appelle-t-on « entre les paragraphes »? Entre la première et la deuxième bénédiction précédant le Chéma’ ; entre la fin de la deuxième bénédiction et le début du premier paragraphe du Chéma’ ; entre le premier et le deuxième paragraphe du Chéma’ ; entre ce passage et le troisième paragraphe ; entre la fin de ce texte et la bénédiction Emète Véyatsive (« C’est vrai et bien établi… ») qui lui fait suite. Rabbi Yéhouda, lui, s’oppose à cette dernière interruption.
Concernant l’ordre des trois passages composant le Chéma’, Rabbi Yéhochoua’ ben Kor’ha explique: Pourquoi le paragraphe commençant par Chéma’ Israël (« Ecoute Israël » ; Dévarim 6,4-9) précède-t-il celui qui débute par les mots « Véhaya Im Chamoa’ (« Il adviendra si vous écoutez Mes commandements… » ; ibid. 11,13-21)? Pour qu’on prenne d’abord sur soi le joug de la souveraineté divine, évoqué dans le premier paragraphe, avant d’assumer celui des commandements, mentionné dans le second.
Celui-ci est lu avant le troisième paragraphe (Bamidbar 15,37-41) – même s’il apparaît bien après dans l’Ecriture – parce qu'il parle notamment de l’obligation d’étudier la Tora, qui a cours jour et nuit, alors que le troisième texte est centré sur l’obligation des Tsitsiote qui s’applique seulement pendant la journée.
Troisième michna: Un premier Sage, anonyme, rend quitte celui qui récite le Chéma’ d’une voix inaudible ; pour Rabbi Yossè, cette lecture est nulle et non avenue.
Celui qui n’a pas articulé correctement les mots est quitte selon Rabbi Yossè, mais pas d’après Rabbi Yéhouda. De l’avis unanime, celui qui a inversé l’ordre les versets n’est pas quitte.
Celui qui a omis un verset doit reprendre à partir de l’endroit où il s’est trompé.
Quatrième michna: Les ouvriers agricoles ou en bâtiment qui travaillent sur la cime d’un arbre ou sur une rangée de briques peuvent rester là pour réciter le « Chéma’ » – mais pas pour la ‘Amida.
Cinquième michna: Celui qui s’est marié un mercredi, conformément à une ancienne coutume, est exempté du Chéma’ la nuit de noces, ainsi que les trois nuits suivantes jusqu’au samedi soir inclus s’il n’a pas consommé le mariage entre-temps.
Quand Rabane Gamliel s’est marié, raconte la michna, il a récité le Chéma’ la nuit de ses noces. Ses disciples lui objectèrent: « Maître, tu nous as pourtant enseigné que le marié en était exempté ! » Il leur répondit: « Mon enseignement est vrai pour la plupart des mariés qui, au seuil de la vie conjugale, ne peuvent réciter le Chéma’ avec toute l’attention requise. Pour ma part, je ne suis pas disposé à vous écouter pour me libérer, ne fût-ce qu’un instant, du joug de la souveraineté divine ! »
Sixième michna: Autre comportement insolite de Rabane Gamliel: il s’est lavé la première nuit qui a suivi la mort et l’enterrement de sa femme. Ses disciples lui objectèrent: « Maître, tu nous as pourtant enseigné qu’une personne ayant perdu un proche parent n’a pas le droit de se laver pendant les sept premiers jours de deuil ! » Il leur répondit: « Les Sages ont privé un endeuillé ordinaire du plaisir de se laver. Pour moi, ce n’est pas un plaisir mais une nécessité, car je suis de constitution délicate et rester sans me laver me causerait une souffrance. »
Septième michna: A la mort de l’un de ses esclaves cananéens du nom de Tavi, Rabane Gamliél accepta des condoléances. Ses disciples lui objectèrent: « Maître, tu nous as pourtant enseigné qu’on n’accepte pas de condoléances pour un esclave ! » Il leur répondit: « Tavi n’était pas un esclave ordinaire, mais une personne honorable et érudite dont il faut respecter la mémoire en acceptant des condoléances à sa mort ».
Huitième michna: Un premier Sage, anonyme, autorise tout marié de lire le Chéma’ la nuit de noces en dépit de l’exemption qui lui accordée (voir cinquième michna). Rabane Chim’one ben Gamliél s’y oppose, considérant qu’il n’est pas donné à toute personne de le réciter avec la ferveur requise.
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