G 0053 -Guémara pour dimanche:
Extrait du traité Bérakhote p.14a et 16b
Le respect dû à D.ieu et à autrui
a. Plan du passage
- Rav et Chémouel affirment, verset à l’appui, qu’aller saluer quelqu’un avant d’avoir prié est comparable à un culte idolâtre.
- Il est interdit de s’occuper d’affaires personnelles avant la prière.
- D.ieu accorde la réussite à celui qui part en voyage d’affaires après la prière.
- La récitation du Chéma’ et de la ‘Amida apporte le bonheur ici-bas et dans le monde futur
b. Traduction du passage
Rav dit: Saluer quelqu’un avant d’avoir prié c’est comme le transformer en haut lieu de l’idolâtrie. En effet, il est dit (Yécha’ya 2,22): « Cessez avec l’homme dont l’âme est dans le souffle, car en quoi (« Bamé ») mérite-t-il de la considération? » Le texte de l’Ecriture étant sans voyelles, au lieu de « Bamé », on peut lire « Bama », qui désigne un haut lieu. Suivant cette lecture, le verset se comprend ainsi: Avant d’avoir présenté vos respects à D.ieu dans la prière, cessez les échanges de politesse avec votre prochain, car il serait considéré comme un haut lieu de l’idolâtrie si vous le faisiez passer avant le Créateur.
Chémouel déduit la même idée du sens littéral du verset: En quoi l’autre mérite-t-il plus de considération que D.ieu pour que tu aies l’insolence de t’interrompre en pleine prière pour le saluer?
A cet enseignement de Rav et Chémouel, Rav Chèchète objecte: Pourtant Rabbi Yéhouda (Bérakhote 13a) permet de s’interrompre entre deux paragraphes du Chéma’ – donc avant la ‘Amida, la prière par excellence – pour saluer une personne que l’on doit respecter et répondre au salut de n’importe qui !
Rabbi Aba répond: Rav et Chémouel interdisent seulement d’aller chez quelqu’un à la première heure pour le saluer avant d’avoir prié – mais pas d’adresser des salutations à une personne rencontrée par hasard.
Dans la même ligne de pensée, Rabbi Yona déclare au nom de Rabbi Zèra: S’occuper de ses affaires personnelles avant de prier, c’est comme ériger un autel sur un haut lieu de l’idolâtrie, puisqu’on relègue le service divin au second plan. D’aucuns demandèrent alors à Rabbi Zèra: Considères-tu réellement que vaquer à ses occupations avant la prière, c’est comme pratiquer un culte idolâtre?
Il leur répondit: Non, j’ai dit qu’il était défendu d’agir de la sorte. En effet, Rav Idi bar Avïne a rapporté que Rav Yits’hak bar Achyane l’avait interdit, en invoquant le verset (Téhilim 85,14): « La justice ira devant lui et il marquera sur le chemin la trace de ses pas ». Autrement dit, c’est seulement après avoir rendu justice à son Créateur en prononçant les prières du matin que chacun peut s’adonner à ses activités professionnelles.
Selon un autre témoignage de Rav Idi bar Avïne, Rav Yits’hak bar Achyane déduit aussi de ce verset que le Saint béni soit-Il assure le succès de celui qui prie avant de se mettre en route pour ses affaires.((>))
ATTENTION ICI LE ‘HOK SAUTE JUSQU'A 16b
Rabbi El’azar explique: Comment comprendre le verset (Téhilim 63,5): « Ainsi je Te bénirai durant ma vie, à Ton nom j’élèverai mes paumes »? « Ainsi je Te bénirai durant ma vie », en lisant le Chéma’ jour et nuit tout au long de mon existence, et « à Ton nom j’élèverai mes paumes » en récitant la ‘Amida. En conséquence, ajoute le Psalmiste au verset 6, « comme de graisse et de moelle mon âme sera rassasiée ». En outre, le roi David laisse entendre que, par le mérite de la récitation du Chéma’ et de la ‘Amida, il connaîtra le bonheur ici-bas et dans le monde futur, puisqu’il dit à la fin du verset: « Par les lèvres de jubilations (au pluriel) ma bouche louera ».
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