G0541 – Guémara pour lundi,
Extrait du traité Chabat page 118b
Les abréviations dans la Tora
a. Introduction :
Ecrire est l’un des trente-neuf principaux travaux interdits le Chabat.
Dans la troisième michna du douzième chapitre, les Sages discutent pour savoir si cette interdiction porte aussi sur l’écriture d’un mot en abrégé.
b. A ce propos, la Guémara rapporte que Rabbi Yo’hanane a déclaré au nom de Rabbi Yossè ben Zimra : Où trouve-t-on dans la Tora une abréviation ? Dans le verset (Bérèchite 17,5) : «Ton nom sera Abraham, car Je te fais père d’une multitude (AV HAMONE) de nations» ; Abraham est une forme abrégée de «AV HAMONE ».
Et chacun de ces deux mots est, lui-même, une abréviation.
Les lettres « alef » et « bète » du mot «AV» sont une forme abrégée de « Av nétatikha laoumote», (Je te fais père des nations), et de « Ba’hour nétatikha baoumote », (Je fais de toi un élu parmi les nations).
Les lettres «hè», «mêm», «vav» et «noun» de «HAMONE» sont une forme abrégée de :
-«’Haviv nétatikha baoumote», (Je fais de toi un être cher (à Mes yeux) parmi les nations). (Le mot «‘haviv» commence par un «‘hète», et non par un «hè», mais ces deux lettres sont considérées comme équivalentes dans de nombreux enseignements talmudiques ou midrachiques).
-«Mélekh nétatikha laoumote», (Je te fais roi des nations), puisque les fils de «‘Hète» ont dit à Abraham (Bérèchite 23,6) : « Tu es un prince de D.ieu parmi nous» ;
- «Vatik nétatikha baoumote», (Je fais de toi un homme se distinguant parmi les nations par son amour des «Mitsvote») ;
- Et enfin, «Néémane nétatikha laoumote», (Je fais de toi un fidèle parmi les nations).
Après avoir rapporté l’enseignement de Rabbi Yossè ben Zimra, Rabbi Yo’hanane ajoute que les lettres «alef», «noun», « kaf » et «yod» du mot «ANoKHI», au début des dix commandements, sont les initiales de cette déclaration de D.ieu en araméen : «Ana Nafchi Kétivate Yéhavite», (Moi-même, J’ai écrit et donné la Tora).
Selon d’autres Sages, les lettres du mot « ANoKHI » sont les initiales de cette autre phrase en araméen : « Amira Né’ima Kétiva Yéhiva », la Tora est (une belle parole écrite et donnée).
Suivant une autre version, il faut interpréter les lettres du mot «ANoKHI» à rebours : «Yéhiva Kétiva Néémanim Dévaréha», la Tora (a été donnée écrite, on peut avoir foi en ses paroles).
L’Ecole de Rabbi Nathane donne un autre exemple d’abréviation dans la Tora. Après que Bil’am eut frappé son ânesse, un ange apparut devant lui et lui dit (Bamidbar 22,32) : « Je suis venu me poser en obstacle parce que ce voyage a eu lieu (YaRaT) contre mon gré ». Les lettres yod, « rèch » et tète de «YaRaT» sont les initiales de «Yara, Raata, Nateta», l’ânesse (a eu peur, elle a vu (l’ange) et elle a dévié) [de son chemin]).
Autres exemples :
- D’après l’Ecole de Rabbi Yichma’el, le mot «karmel» (Vayikra 2,14) est une forme contractée de «kar malè», (un épi plein), avec le grain.
- Avant sa mort, le roi David rappelle à Chélomo, son fils (I Mélakhim 2,8) : « Chim’i fils de Guèra le Benjamite a proféré contre moi des insultes intolérables ( nimrétsète) ». Selon Rav A’ha bar Ya’akov, les lettres «noun, mêm, rèch, tsadi et tav» de «NiMRéTSèT» sont les initiales des insultes adressées à David. Chim’a fils de Guèra avait dit à son sujet : «Noef hou», « Il a commis un adultère » avec Batchéva’ (voir II Chémouel chap. 11) ; «Moavi hou», (c’est un Moabite), puisque son aïeule, Ruth, était issue de ce peuple ; «Rotsèa’h hou», « c’est un meurtrier » – puisqu’il a fait tuer Ourya, le mari de Batchéva’, en l’envoyant au front ; tsorèr hou, « c’est un ennemi », comme les Moabites ; «toèva hou», (il est abominable) et indigne de la royauté.
- Quand Yéhouda intervint pour que Binyamine ne soit pas retenu comme esclave en Egypte, il déclara à Yossef (qui ne s’était pas encore fait reconnaître par ses frères) : « Comment parler et comment nous justifier (nitstadak) ? » Selon Rav Na’hmane bar Yits’hak, les lettres « noun, tsadi, tète, dalèt et kouf » de «NiTSTaDaK» sont les initiales de «Nékhonim ana’hnou», (Nous avons raison), «TSadikim ana’hnou» (nous sommes des justes), « téhorim ana’hnou », (nous sommes purs), «Dakim ana’hnou», (nous sommes innocents), « kédochim ana’hnou », (nous sommes saints). ((>))
|