K0547 – Kétouvim pour mardi : Michlè (Proverbes), versets 11.9 à 11.13
Traduction incluant des commentaires des Métsoudote.*
Ceux qui ne savent pas tenir leur langue
Introduction : Poursuivant sa comparaison entre les Justes et les méchants, le roi Chélomo (Salomon) blâme ceux qui pèchent par la parole.
9. Le flatteur cause la ruine de son prochain avec sa bouche en l’encourageant à poursuivre son mauvais chemin, mais les Justes sont préservés par la Sagesse de la Tora de la mauvaise influence des flatteries.
10. Quand les Justes sont heureux, la cité exulte, car ils font profiter les autres des biens que le Ciel leur a accordés ; en revanche, à la mort des méchants, ce sont des chants de joie, car ils ont fait du mal tout au long de leur existence.
11. La bénédiction et la réussite des hommes intègres qui guident leurs concitoyens sur le droit chemin fait la grandeur de la ville ; en revanche, quand la bénédiction repose sur la bouche des méchants qui ont pris les rênes du pouvoir sur la ville, elle en cause la chute.
12. Rabaisser son prochain, c'est se montrer sans cœur ; mais si celui qui a été dénigré est un homme avisé, il se taira et ne répondra pas à ces attaques.
13. Celui qui divulgue la mauvaise opinion secrète d’une personne sur un tiers colporte des commérages, même s’il ne l’a pas révélée à l’intéressé lui-même, car ces propos vont lui parvenir indirectement ; l'homme loyal sait tenir cachées même des paroles qui ne sont pas confidentielles.
Commentaires sur les versets 11.10 et 11.13, tiré du Zohar* et du Talmud*
Apparemment, le roi Chélomo se contredit, puisqu’il affirme dans un autre verset (Michlè 24,17-18) : « Lorsque ton ennemi tombe ne te réjouis point, s’il succombe, que ton cœur ne jubile pas ! L’Eternel verrait cela d’un mauvais œil, et Il détournerait de lui Sa colère ».
On pourrait répondre qu’il faut se réjouir de la mort d’un méchant, mais pas d’un ennemi personnel, qui n’est pas un méchant. Cependant, cette explication n’est pas satisfaisante. En effet, s’il n’est pas un méchant, on est tenu de l’aimer et il est interdit de le considérer comme un ennemi !
D’après le Zohar (Parachate Noa’h), on se réjouit uniquement de la mort d’un méchant dont la mesure était comble.
Autre réponse possible : Il faut regretter que le méchant ne se soit pas repenti pour avoir la vie sauve. En effet, la joie mauvaise devant la mort d’un ennemi développe en l’homme les sentiments de haine et de vengeance. D’un autre côté, on peut se réjouir à la perspective d’un monde meilleur qui s’ouvre grâce à la disparition des méchants.
En sortant du tribunal, un juge ne doit pas dire : « Moi, je me suis prononcé pour l’acquittement et mes collègues pour la condamnation. Mais que pouvais-je faire si mes pairs étaient majoritaires ». D’où déduisons-nous cette interdiction ? Des versets : « Tu n’iras pas en colporteur dans ton peuple » (Vayikra 19,16) et « Celui qui divulgue la mauvaise opinion secrète d’une personne sur un tiers colporte des commérages ».
Rav Ami expulsa de la maison d’étude un élève qui avait divulgué un secret au bout de vingt-deux ans ! (Sanhédrin 31a). |