T0561 - Tora pour jeudi : versets 48.18 à 48.22
Traduction du texte du jour incluant des commentaires de Rachi.
Ya’akov adresse une seconde bénédiction aux fils de Yossef
Rappel : Ya’akov a béni Ephraïm et Ménaché, en imposant sa main droite sur le premier et la main gauche sur le second.
18. Yossef souleva la main de Ya’akov et il dit à son père : « Pas ainsi, mon père ! Puisque celui-ci (Ménaché) est l’aîné, mets ta main droite sur sa tête. »
19. Son père s’y refusa et dit : « Je le sais, mon fils, je le sais ; lui aussi deviendra un peuple et lui aussi sera grand, car l’un de ses descendants sera Guid’one, l’un des Juges, par lequel D.ieu opérera des miracles. Mais son jeune frère sera plus grand que lui, car l’un de ses descendants,Yéhochoua’, répartira Erets-Israël entre les différentes tribus et enseignera la Tora au peuple ; et il acquerra une grande réputation au sein des peuples » en arrêtant la progression (apparente) du soleil (voir Yéhochoua’ 10,12).
20. Il les bénit alors et il dit : «Chaque membre du peuple d’Israël te nommera dans ses bénédictions à son fils, en lui disant : “D.ieu te fasse devenir comme Ephraïm et Ménaché”.» Il [Ya’akov] plaça ainsi Ephraïm avant Ménaché.
21. Israël dit à Yossef : «Voici je vais mourir. D.ieu sera avec vous et Il vous ramènera au pays de vos aïeux.
22. Puisque tu as accepté d’aller m’enterrer, le moment venu, en Erets-Israël, je te promets une portion («Chekhem») supérieure à celle de tes frères, portion conquise sur l’Amorrhéen, à l’aide de mon épée et de mon arc.»
Commentaire sur le verset 48.22, tiré de Rachi et du Midrach Raba* (Vayé’hi, 96)
a. Rachi donne deux explications sur le verset : «Je te promets une portion… («Chékhem») conquise sur l’Amorrhéen, à l’aide de mon épée et de mon arc ».
Suivant la première explication, Ya’akov dit à Yossef : « Puisque tu acceptes de m’enterrer, le moment venu, en Erets-Israël, je te donne en échange, comme lieu de sépulture, la ville de Chékhem, conquise sur l’Amorrhéen, à l’aide de mon épée et de mon glaive ».
En effet, raconte le Midrach*, Ya’akov était opposé à l’extermination des habitants de cette ville. Mais après que ce massacre eut été perpétré par Chim’one et Lévi, il déclara : «Je ne les laisserai pas tomber dans les mains des nations». Il prit une épée et un arc, se posta à l’entrée de la ville de Chékhem, en disant : « Si les nations du monde viennent combattre mes fils, je lutterai contre elles ! »
b. Suivant la deuxième explication rapportée par Rachi, Ya’akov veut dire qu’il a acquis le droit d’aînesse d’Essav – surnommé l’Amorrhéen, en raison de sa conduite païenne – par la ruse et la prière, symbolisée par l’épée et l’arc : de même que l’on augmente la puissance du tir à l’arc en tendant la corde avec force, on renforce l’efficacité de la prière en la récitant avec une grande ferveur, avec toutes les fibres de son cœur ! (Rabbi de Kotsk)
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