G0573 – Guémara pour vendredi
Extrait du traité Nida p. 15a
Vérifications intimes pour des retardées mentales
a. Introduction : En cas de flux sanguin d’origine utérine, une femme, appelée « Nida », « repoussée », est impure pendant une semaine. Pendant ce temps-là, elle rend impurs tous les aliments et les objets purs qu’elle touche. En outre, elle est interdite à son mari et le rend impur, lui aussi, s’ils passent outre à cette interdiction. (En vertu d’une décision rabbinique, une femme doit, aujourd’hui, attendre cinq jours à compter du début des règles avant de commencer la semaine de purification).
La michna (Nida 14a) rapporte une discussion à propos d’une femme pure qui a trouvé une trace de sang au cours d’une vérification intime effectuée après une relation conjugale : d’après un premier Sage, anonyme, les objets et les aliments purs qu’elle a touchés dans les dernières vingt-quatre heures sont impurs durant sept jours, mais son mari n’est impur que jusqu’au soir, même s’il s’est uni à elle pendant cette période. Selon Rabbi ‘Akiva, le mari est rendu impur, lui aussi, pendant sept jours.
Si la femme a découvert sur sa peau ou sur l’un de ses sous-vêtements une tache de sang qui la rend impure d’après la loi rabbinique, le premier Sage convient avec Rabbi ‘Akiva que le mari est impur, lui aussi, pendant sept jours.
b. A ce propos, la Guémara rapporte une discussion entre Rav et Chémouel : d’après Rav, le mari est impur pendant sept jours s’il a eu une relation avec sa femme dans les vingt-quatre heures qui précèdent la découverte de la tache de sang, conformément à l’avis de Rabbi Méir (voir Nida 5a). Selon Chémouel, seulement s’il a eu des relations conjugales après la découverte de la tache – suivant l’avis des Sages opposés à Rabbi Méir.
Apparemment, objecte la Guémara, dans ce dernier cas il était inutile de préciser que le mari est impur pendant sept jours, comme tout homme ayant une relation avec une femme nida !
Réponse – On aurait pu raisonner ainsi : ce sont les Sages qui ont décrété qu’une femme devient impure après avoir découvert une tache de sang sur un sous-vêtement ou sur une partie du corps, et ce sont eux qui ont décidé qu’après la découverte d’une trace de sang au cours d’une vérification intime, elle rend impurs rétroactivement les objets et les aliments qu’elle a touchés dans les dernières vingt-quatre heures. En conséquence, puisque dans ce second cas, ils n’ont pas étendu cette impureté rituelle au mari ayant eu une relation avec sa femme dans les dernières vingt-quatre heures, il devrait en être de même dans le premier cas, parce qu’il s’agit là aussi d’une impureté d’origine rabbinique. C’est pourquoi, la michna a eu besoin de nous détromper sur ce point.
Et pourquoi les deux cas ne sont-ils pas comparables ?
ans le premier cas, aucun fait ne nous porte à croire que la trace de sang se trouvait déjà là vingt-quatre heures plus tôt et l’impureté rétroactive est donc une mesure de sévérité décidée par les Sages, qui ne l’ont pas étendue au mari. En revanche, dans le second cas, il est fort probable que la tache de sang trouvée soit d’origine utérine ; c’est pourquoi, les Sages ont rendu impur pendant sept jours le mari qui a une relation avec sa femme après la découverte de cette tache.
A la fin du passage, la Guémara note que Rèch Lakich pense, comme Rav, qu’une femme ayant découvert une tache de sang sur un sous-vêtement ou sur une partie du corps rend son mari impur pendant sept jours s’ils avaient eu des relations conjugales dans les dernières vingt-quatre heures, conformément à l’avis de Rabbi Méir. En revanche, Rabbi Yo’hanane affirme, comme Chémouel, que le mari est rendu impur pendant sept jours seulement s’il a eu des relations conjugales après que sa femme avait découvert la tache de sang, suivant l’avis des Sages opposés à Rabbi Méir.((>)) |