N 0066 - Néviim pour mardi: Livre de Yécha’ya, versets 53.8 à 53.12
Traduction incluant des commentaires des Métsoudote*.
Mais pour prix de ses souffrances passées, Israël connaîtra le bonheur
Introduction : Après avoir prédit que les nations comprendront la véritable signification des souffrances du peuple d’Israël tout au long de l’Histoire, le prophète annonce:
8. De la prison où il était enfermé, et du tribunal où a été rendu son jugement, il a été enlevé pour être livré aux mains de ses spoliateurs et de ses tortionnaires. Qui pourrait décrire sa malheureuse destinée? Car il s’est vu comme retranché du pays des vivants par ses malheurs qui le conduisaient à l’article de la mort. Mais en définitive, chaque païen se dira: « C’est par la faute de mon peuple – et non en punition de ses propres péchés – qu’Israël a été frappé.
9. Lorsqu’il a accepté la mort pour ne pas renier sa foi, on a mis son tombeau avec celui des impies, avec celui des [mauvais] riches, quoi qu’il n’ait fait aucun mal et qu’il n’y eût jamais de fraude dans sa bouche pour justifier sa mise à mort.
10. Et le prophète explique aux païens: Ce n’est pas pour expier vos péchés qu’Israël a souffert au fil des générations. L’Eternel a résolu de le briser, de l’accabler de maladie pour le mettre à l’épreuve: s’il accepte sa culpabilité et se soumet sans récrimination au décret de la justice divine, il aura le mérite de voir une postérité destinée à vivre de longs jours et l’œuvre de l’Eternel prospérera dans sa main.
11. Pour prix de l’affliction de son âme, il jouira finalement à satiété du bonheur ; par sa Sagesse, le Juste, Mon serviteur, refusant de se soumettre aux idolâtres qui lui enjoignent de renier sa foi, fera aimer la justice à un grand nombre de personnes et endurera dans ce but, toutes leurs iniquités commises à son égard.
12. C’est pourquoi Je lui donnerai son lot parmi les grands peuples pour avoir résisté à la tentation de Me renier ; des puissants il fera son butin, parce qu’il s’est livré lui-même à la mort et s’est laissé confondre avec les malfaiteurs, lui qui n’a fait que porter le péché d’un grand nombre et qui a intercédé en faveur des coupables.
Commentaires extraits du Radak*:
Verset 53.8 Lorsqu’il partit en exil, le peuple hébreu s’est « vu retrancher du pays des vivants », c’est-à-dire de la terre d’Israël, à propos de laquelle il est écrit ( Téhilim* 116.9): « Je marcherai devant l’Eternel sur la terre des vivants ».
Verset 53.12: On peut voir dans ce verset une allusion à Moché: « Il s’est livré lui-même à la mort » lorsqu’il déclara à D.ieu à la suite du péché du veau d’or (Chémote 32.32): « Pardonne leur faute ! Sinon, efface-moi du livre que Tu as écrit. », c’est à dire du livre de la vie. « Il s’est laissé confondre avec les malfaiteurs » car il est mort, comme eux, dans le désert, sans avoir eu le droit d’entrer en Terre promise. « Il n’a fait que porter le péché d’un grand nombre et intercéder en faveur des coupables » pour que D.ieu pardonne à Israël la faute du veau d’or. |